Après un épisode d'installation, un épisode où les forces des deux camps se rassemblent, se préparant à une nouvelle étape -pour les cylons, pacifier les humains qui continuent dans les attentats suicides ; pour les humains, le premier contact entre la flotte et ceux de New Caprica, avec Sharon.
Il donne une impression de transition surtout en raison des cliffhangers sur lesquels l'épisode se clôt, très frustrant -même si la bande-annonce et une réflexion rationnelle nous rassurent sur le sort de plusieurs personnages. Par conséquent, lorsque l'épisode se termine, on a surtout comme réflexe de se tourner vers l'épisode suivant.
Il est vrai que l'épisode radicalise les positions, avec notamment Jammer, qu'on avait entre-aperçu durant l'épisode précédent, et qui cette fois, nous permet de découvrir plus précisément cette nouvelle police de Caprica, des humains au service des cylons, mais surtout des humains cagoulés dont on ignore les identités. Jammer avec ses doutes symbolise une personne qui suit l'air du temps, sans réellement avoir la perspective nécessaire pour appréhender les conséquences de ses actes. La radicalisation des cylons, la personnalisation des victimes, avec Callie, le touche un peu, mais on est frappé par son absence de réaction quand même face aux ordres des rafles et de la rafle pour l'exécution finale.
On retrouve de nombreuses scènes fortes, notamment celle où les cylons forcent Gaïus a signé l'autorisation d'exécution de plusieurs centaines de personnes dans le but de mater la résistance. Le téléspectateur oscille entre pathétisme et pitié à l'égard de Gaïus qui retrouve une certaine ambiguïté tentant de refuser, mais déjà trop compromis pour que toute action de sa part soit possible. James Callis est tout simplement époustouflant, il arrive à retranscrire les conflits internes de Gaïus avec une force et une justesse qui mérite vraiment d'être souligné.
Les cylons s'humanisent dans tous les sens positifs et négatifs du terme. Sur NC, ils retrouvent d'anciens réflexes et se tuent même entre eux désormais (Six Caprica est abattue devant Gaïus) tandis que Sharon prête serment à Adama, premier cylon qui rejoint en connaissance de cause les coloniaux. Les camps se brouillent, la distinction cylons/humains parait soudain moins tranchée, d'autant que l'on a aussi des humains qui prêtent main forte aux cylons. Cet aspect est intéressant, même si on peut s'interroger sur la réelle pérennité de ce mélange des genres tant l'antagonisme entre les deux est fort et peut revenir rapidement. Cependant, cela offre une nouvelle perspective à la situation.
Leoben présente à Kara le résultat de son séjour sur Caprica dans la ferme de reproduction cylon : sa fille. L'ambiance de cette storyline est vraiment particulière, déconnectée dans le rythme, dans les couleurs des images et la bande-son aussi. Je ne sais trop quoi penser du changement d'attitude de Kara après l'accident de la fille. Une fibre maternelle qui s'éveille, mais cela peut-il écarter son aversion ultime envers les cylons. Elle apparait soudain conciliante avec Leoben, mais je refuse de penser qu'elle pourrait changer d'opinion sur lui. Peut-être à l'égard de sa fille, même hybride, elle est une partie de son sang, et peut-être veut-elle donc étendre sur elle sa protection.
Bilan : What's next ? C'est frustrant ces cliffhangers.
L'épisode continue de développer l'occupation cylon, les positions se radicalisent et les oppositions entre collaborateurs et résistants également (le discours de Tyrol à Jammer préfigure les futurs réglements de compte). Je retiendrai surtout de l'épisode une série de scènes vraiment fortes et une complexité constamment renouvelée.