Grey's Anatomy - 3.04 - What I Am

Un épisode étrange, ou l'on remet soudain tout à plat dans une espèce de feu d'artifice du guignolesque accentué des trois premiers épisodes.

On devine très vite que l'épisode sera particulier, il va boulverser nos standards. On avait appris à détester Meredith, ses divers caprices ne provoquaient chez nous plus que des soupirs d'exaspération, mais voilà que soudain, Meredith retrouve grâce aux yeux du téléspectateur. Mieux encore, nous fait rire. Cette révolution a pour cause une crise d'appendicite, amenant Meredith de l'autre côté de la table d'opération, mais surtout une forte dose de morphine administrée pour combattre la douleur. Une Meredith qui planne, c'est fun, et cela donne lieu à des scènes décalées croustillantes. Une des scènes les plus illustratives est sans doute le moment où Meredith interpelle Mark de l'autre côté du hall : "Hey, McSteamy." Comme si Mark avait besoin de connaître son surnom pour réhausser son égo. Ses délires sur "tous mes hommes", lorsque Finn, Derek et George se retrouvent dans la même pièce qu'elle. Ce qui donne la petite pique immédiate de Derek à l'intention de Finn : "Oh, vous ne saviez pas pour George et Meredith ?"
Cela donne également une scène très intéressante entre Addie et Meredith, donnant l'occasion aux deux femmes de faire le point sur leur situation. Addie en veut à Meredith, elles se sont blessées mutuellement, mais les deux femmes sont aussi très semblables. J'ignore si Addie voit dans le dilemne de Meredith des questions et des choix qu'elle fit des années auparavant, cependant comme toujours -et c'est particulièrement appuyé dans cette scène- on voit qu'il existe un lien particulier entre les deux. Addie parle ainsi à Meredith des raisons pour lesquels elle a choisi Derek. Une discussion très juste, qu'Addie conclut très bien : "La seule raison pour laquelle nous parlons ainsi maintenant, c'est que je sais que vous ne vous souviendrez de rien, pas d'un seul mot, une fois que les médicaments auront cessé d'agir."
On devine vers quelle situation on s'achemine lorsque Derek va prendre des conseils auprès du chef, sur son ancienne relation avec Ellis Grey. Parce qu'il l'aime, il décide de la laisser partir, parce qu'il ne veut pas la blesser. Meredith qui se préparait à annoncer qu'elle choisissait Derek prend la chose plutôt bien. Mais surtout, elle choisit de rester cohérente jusqu'au bout, elle rompt quand même avec Finn, le gentil vétérinaire. Trop gentil justement. La force, la passion implique que l'on choisisse toujours l'insécurité, une relation intense mais où on sait que l'on risque d'être blessé. L'ensemble sonne en fin de compte très juste, après le côté vaudivellesque à l'extrême du threesome des précédents épisodes. Un soudain rappel au principe de réalité, on redescend sur terre.
Il était écrit que ce serait l'épisode des ruptures. Entre Callie et George, il y avait de l'eau dans le gaz depuis quelques temps. Il faut dire que les inconstances de George n'avaient rien arrangé. Il choisit de se rendre au chevet d'Izzie une fois de trop, délaissant encore Callie. Devant ce sens des priorités constestable, la jeune femme annonce leur rupture... Qu'elle officialise dans la soirée, croisant McSteamy au bar de leur hôtel. McSteamy semble ne pas pouvoir finir un épisode seul. La paire est sans conteste très étrange, un one-stand qui ne signifie rien pour le futur, si ce n'est que c'est l'épisode où tout part dans tous les sens, autant aller jusqu'au bout se disent les scénaristes. Cela nous donne une indication quand même supplémentaire sur Mark : soi-disant amoureux fou d'Addie au point de tout quitter pour Seattle, mais pas le plus fidèle qui soit à mon avis...
Il faut dire aussi que ce 'pauvre' McSteamy se fait rembarrer par Addie qui décide de faire un break dans ses relations amoureuses. Il est persévérant -même s'il finit avec Callie. Le voilà embauché à l'hôpital, au grand déplaisir de Derek. Surtout qu'évidemment, leur premier cas -un patient abruti qui allume une cigarette en recevant de l'oxygène- les oppose. Cela nous permet de découvrir que dans la vie professionnelle, McSteamy a sans nul doute l'étoffe d'un grand chirurgien en matière d'arrogance. C'est impressionant, même Bailey se retrouve sans voix devant ce chirurgien, un peu semblable à Alex finalement, mais en pire, avec la réussite et l'autorité en plus.
Izzie continue son travail de deuil comme le père de Denny débarque à Seattle. Son aggressivité laisse deviner qu'il y a anguille sous roche, mais son récit de la maladie de Denny, de ce qu'il s'est passé entre lui et ses parents, est un moment très fort émotionnellement. Et Izzie se retrouve avec un chèque de 8.700.000 dollars. On nous avait dit que Denny avait de l'argent, mais ce n'était pas qu'un peu ! Reste à déterminer ce qu'elle va faire avec tout cet argent. Le donner à l'hôpital (et récupérer sa place) ? A suivre...

Enfin, le couple Cristina/Burke continue de perdre en intérêt. Je n'arrive pas à m'intéresser aux problèmes de main de Burke, l'ensemble est trop convenu, conventionnel pour réhausser le niveau. On s'ennuie.

Bilan : L'épisode tremblement de terre par excellence, on prend toutes les relations et on prend un malin plaisir à les briser, à redistribuer les cartes. Il manquait peut-être le côté explosif très rythmé des premiers épisodes, mais l'apport considérable de l'épisode à toutes les storylines compense ce petit défaut. D'autant que l'épisode contient quand même des scènes réjouissantes qui méritent le détour et marque le retour en grâce de Meredith.