Si l'épisode précédent faisait office de conclusion, soldant d'une certaine manière les comptes avec l'occupation, cette première partie de 'Torn' apparaît véritablement comme un épisode de transition, avec peut-être le déséquilibre qui caractérisait déjà la première partie d'Exodus (Episode 3, Saison 3). La première monture de l'épisode était considérée comme ratée et c'est ainsi que Ron Moore dans son podcast nous raconte ses bricolages et autres remontages des scènes qui confirment qu'on peut tout boulverser en post-production. On y apprend notamment que le doublage existe même en VO, puisque James Callis et Tricia Helfer ont doublé la scène d'ouverture, avec des dialogues très différents de ceux initialement tenus, la scène étant sensée refléter initialement toute autre chose, à un autre moment.
Dans l'ensemble, l'épisode fonctionne, parfois peut-être un peu 'brouillon' sur les bords (c'est toujours Ron Moore qui le dit), mais une partie de la série a toujours fonctionné sur la suggestion, donc ça ne gêne pas outre mesure le téléspectateur. Il faudrait songer en fin de comptes à allonger la durée des épisodes en fait, comme Ron Moore se plaint toujours de quelques scènes manquantes ou de ne pas avoir pu approfondir tel ou tel aspect de l'épisode.
Des éclaireurs coloniaux arrivent devant le vaisseau cylon à la dérive aux coordonnées indiquées par les notes de Baltar, à la fin de l'épisode. Une nouvelle intéraction avec les cylons se prépare. Le satellite qui a causé la perte du vaisseau va-t-il être la première piste pour vaincre les cylons ?
En parallèle, la série exploite à nouveau la symbolique de la coupe de cheveux. Après le sacrifice de la moustache d'Adama, c'est Kara qui coupe ses longs cheveux à la fin de l'épisode, pour rejeter dans le passé ce qu'il s'est passé durant ces quatre mois d'occupation avec Leoben et regarder à nouveau vers l'avenir. Une page se tourne pour Kara, qui à la différence de Tigh, fait le choix du Galactica. Tout au long de l'épisode, les deux personnages, si souvent opposants au cours des saisons passées, étrennent leur humeur similaire et leur frustration dans la salle de repos du Galactica, n'ayant rien d'autre à faire qu'à blesser et diviser l'équipage au sujet des horreurs qui se sont produites sur New Caprica. Ceux qui sont restés sur le Galactica sont regardés avec défiance, comme si soudain, un fossé incommensurable s'était creusé. Adama décide finalement de prendre les choses en main, avec l'aplomb qui est le sien. La scène de confrontation est une des plus attendues et intéressantes de l'épisode. Face à Kara (qu'il projète par terre avec sa chaise dans une scène mémorable qui fait un bien fou au téléspectateur ^_^), Adama hausse le ton, la renie pour causer un électrochoc. Face à Tigh, c'est une tentative d'attitude plus paternaliste. Si cela fonctionne avec Kara, la rupture avec Tigh semble désormais consommée. Tigh l'affirme lui-même : L'ancien XO du BSG que Bill a connu n'est plus. Un fossé infranchissable s'est creusé. Pour le moment, les deux hommes ne sont plus du tout sur la même longueur d'ondes. Cela augure de nouvelles dissensions au sein de la flotte, avec une position très stricte de Tigh dont il refuse de se départir.Dans les détails, une scène suffit pour nous confirmer que, ouf, la corde à sauter est d'une efficacité redoutable. Le public féminin en deuil depuis le début de la saison va pouvoir de nouveau se pâmer devant Apollo. Pour la petite histoire, la storyline de Fat-Apollo s'est avérée ne mener nulle part, donc Ron Moore a préféré y mettre fin rapidement.
Sharon fait un pas de plus dans son intégration au sein de la flotte en obtenant un surnom : Athena. Façon également de marquer une différencea avec l'autre Sharon, Boomer...
Bilan : L'épisode pose surtout les bases des storylines à venir en se recentrant de façon fort appréciable sur la mythologie de la série à travers la quête de la Terre (depuis Kobol, on n'en avait plus trop entendu parlé, bousculé entre Cain et New Caprica). Avec l'introduction de ce virus qui décime les cylons, la position fort inconfortable de Gaïus, la seconde partie est très attendue.
Un épisode donc moins intense que les précédents (une petite pause de temps en temps ne fait pas de mal aux nerfs du téléspectateur), mais de très bonne qualité, nécessaire pour insérer de nouveaux faits et introduire des storylines pour le futur de la série, très axé science-fiction dans son ouverture au monde des cylons.