« Les érables sont les cerisiers de l’automne. Le nom même qui les désigne, momiji, se confond avec celui qui en résume tous les feuillages, de l’or des bouleaux, des ginkgos et des ormes de Sibérie à la pourpre de l’arbre à laque et des plaqueminiers. Dans la langue classique, le verbe momizu signifie simplement « changer de couleur ». Et c’est bien cette mutabilité des couleurs plus que la chute annoncée des feuilles, qui fonde au Japon la différence entre les arbres de l’automne, dont l’érable est ainsi promu l’emblème, et les pins d’un vert sombre inaltérable. De là peut-être une moindre mélancolie de l’automne japonais, une affinité avec le printemps dans ce regard porté sur l’évanescence des choses, leur mouvance, plus qu’une déploration devant leur déclin. (…)
La feuille d’érable
on en voit l’envers, l’endroit
tandis qu’elle tombe.
Ryokan »