Grey's Anatomy - 3.07 - Where the Boys Are

Un épisode beaucoup plus agréable que le précédent, alternant scènes très drôles -grâce à notre fine équipe de chirurgiens en camping- et scènes véritablement dramatiques.
On avait constaté dans le sixième épisode que Derek avait besoin d'espace pour faire le point après son divorce. Dans ces moments-là, renouer avec la nature peut inspirer. Il décide donc de partir camper, invitant Burke avec lui pour ne pas être seul. Quelques coups de téléphone plus tard, c'est la moitié de l'hôpital qui finit un sac à dos sur l'épaule (ou une valise à roulettes à côté, selon le degré d'appréhension de la vie sauvage du joyeux campeur -le Chef, avec ses sandwichs concoctés par la cuisine de son hôtel, est impayable). La délocalisation le temps d'un épisode fait autant de bien aux personnages qu'au téléspectateur, ravi de découvrir de découvrir ces derniers dans un nouveau décor.
Ces passages de 'camaraderie masculine' sont pour la plupart très drôles. On découvre le barman et son petit ami, seul couple heureux parmi nos joyeux campeurs. La seule tête de Derek devant ce qu'est devenu son excursion vers le calme, loin de Seattle, pour prendre un peu de recul, vaut son pesant d'or. Les ressorts comiques fonctionnent bien. Jusqu'à Alex et George qui en viennent aux mains lorsqu'Alex lâche que Callie couche avec McSteamy pour la plus grande colère de George. Voir ensuite le chef organiser le combat pour éviter d'endommager leurs mains (et de facto leur carrière de chirurgien), avec Derek se prenant la tête entre les mains, témoin de la scène au delà de l'exaspération, est tout simplement tordant.
Quelques scènes avec des paires inhabituellement associées de personnages donnent droit à des dialogues intéressants, notamment Alex et le Chef qui échangent leurs vues sur ce séjour en camping autour d'un feu, ou encore Burke qui ne cesse de remettre sur le tapis le fait que Derek "n'a pas d'ami homme".
A côté de ces campeurs facétieux, c'est à l'hôpital que se jouent des moments beaucoup plus dramatiques. Un cas médical donne l'occasion à Addie et Callie de travailler ensemble. Si Derek se cherche depuis le divorce, il est clair qu'Addie ne va pas bien non plus. Découvrant que le bébé de sa patiente est décédé dans le ventre de cette dernière, elle doit se réfugier aux toilettes pour fondre en larmes sans témoins. Au-delà du drame que constitue ce cas, cette réaction montre des blessures et un mal-être plus profond. Cette storyline très émouvante permet à Callie et Addie de faire plus connaissance -au-delà de leur point commun : quelques nuits récentes avec McSteamy- (la scène où Addie surprend les regards échangés par Mark et Callie est marquante rien que pour les lunettes que porte alors Addie). J'ai bien aimé cette nouvelle association entre deux personnages jusqu'à présent sans intéractions entre eux.
Meredith passe la journée avec McSteamy. Lequel multiplie les provocations, à la frontière entre flirt et conseils amicaux, mais nous montre aussi qu'il peut être un médecin qui s'intéresse à ses patients. Une de ses patientes est programmée pour la dernière étape de son opération de changement de sexe (ok, j'admets que le parallèle Nip/Tuckien traverse les esprits le temps de quelques secondes). Malheureusement, un cancer dû au traitement hormonal est diagnostiqué. Donna décide de quand même tenter l'opération. Le cas médical permet surtout à Meredith de parler avec la femme de Donna, qui malgré ses multiples de départ, finit toujours par revenir vers elle. Une réflexion que Meredith n'est pas loin de s'appliquer à elle-même.
L'air pur du camping à clarifier les idées de Derek qui fonce au bar avec la volonté de reprendre à partir de zéro avec Meredith. On frôle la situation inversée de l'épisode précédent, avec une Meredith qui hésite, fragilisée en plus par les discours que McSteamy a tenu toute la journée sur le passé de Derek et la nécessité d'un nouveau départ. Mais le téléspectateur peut se permettre un soupir de soulagement quand Meredith répond finalement par l'affirmative. Il faut reconnaître qu'il y a une limite à tout "je t'aime moi non plus" à force. Ouf.
Parallèlement, Bailey a deviné que Cristina est celle qui a effacé son nom du tableau des opérations chirurgicales l'épisode précédent. Elle décide de le lui faire payer jusqu'à ce que Cristina s'explique sur le sujet. La jeune femme est donc confrontée au secret de Burke dont elle est la gardienne. Elle hésite. Jusqu'où doit aller son dévouement ? Mais finalement -malheureusement?- elle tient bon. Malgré le fait que je n'aime pas cette situation, l'épisode permet d'introduire plus de tendresse et de complicité dans un couple qui était devenu très éloigné de toute émotion depuis plusieurs épisodes. Petit redressement appréciable.
Enfin, du côté d'Izzie, cette dernière passe la journée à jouer à cache-cache avec une collègue qui lui est assignée pour pouvoir lui parler de ses problèmes. J'avoue que les épisodes commencent à se suivre et à trop se ressembler, chaque épisode amène un personnage à qui elle doit se confier (connu ou juste amené là pour l'occasion). Le constat qu'Izzie ne va pas bien, et que c'est tout à fait normal, est un fait reconnu. Mais à force de surexploiter ce filon à toutes les sauces possibles et imaginables, le téléspectateur va bientôt avoir l'impression de tourner en rond.
Bilan : Le changement d'air en camping est pour beaucoup dans l'appréciation positive de l'épisode, car il permet surtout un autre angle d'approche entre les personnages qui s'avère intéressant. A noter que le twist final se conclut avec l'hospitalisation du père de George. A suivre.