Cette seconde partie se poursuit sur les mêmes bases que la première, n'apportant pas d'éléments nouveaux mais déroulant au contraire les conséquences de la situation déjà exposée. En se reposant ainsi sur son acquis, il est sans doute un peu moins jubilatoire que le précédent, un peu moins drôle dans ses effets, mais tout autant efficace et agréable à suivre.
L'enseignement principal de ce double épisode aura été la nouvelle dimension prise par Jack Rudolph, qui a quitté le carcan de président de la chaîne NBS pour se révéler plus complexe, son personnage prenant de l'épaisseur tout en acquérant la sympathie du téléspectateur, autant que de Danny, qu'un de ses monologues d'énervement réussit à surprendre. Il faut dire que les différents coups de colère de Jack, tout au long de l'épisode, conséquence de nerfs soumis à rude épreuve, figurent parmi les scènes les plus réjouissante de l'épisode. De son playdoyer exaspéré devant le juge lors de l'audience décidant du sort de Tom jusqu'à son discours sur l'honneur de sa chaîne face à l'homme d'affaires chinois (dû à une simple erreur de traduction), l'acteur se voit offrir l'occasion de donner sa pleine mesure, ce qu'il réussit avec brio. J'espère que les scénaristes vont continuer sur cette voie avec son personnage, qui se retrouve soudain parmi mes préférés du show.
Parallèlement, Harriet et Matt continuent de débattre sur le mariage gay - peut-être est-ce un des problèmes du show concernant son audience. Marrant, voire ironique, comme le juge diagnostique avec aisance et sans complaisance tout ce qui est reproché à la série dans la réalité, en parlant de l'émission fictive Studio 60 justement. L'épisode reste placé sous le signe de la confrontation entre deux mondes, celui de Walker Texas Rangers face à Hollywood, fossé culturel qui se comble soudain quand le juge réussit à déduire ce qu'il s'est passé le fameux jour où Tom a commis un excès de vitesse dans sa ville. Je suis modérément satisfaite de cette 'révélation-dénouement' au sens où elle sonne très cliché, malheureusement dans la droite ligne de la famille de Tom, introduite dans un épisode précédent.La solidarité entre les différents acteurs de Studio 60 est impressionante, même si trop utopique pour paraitre réaliste, comme personne ne veut s'asseoir sur le fauteuil de Simon pour présenter aux côtés d'Harriet. Pourtant, avec une vue d'ensemble, c'est sous le signe de la solidarité, de l'union des personnes d'une même institution que ce double épisode est en fin compte placé. En effet, au-delà des différences de rôle, de statut, entre des personnes qui ont parfois pour seul point commun de devoir travailler ensemble, on découvre un sentiment d'appartenance commune. Cela se traduit au sommet par le support de Jack à Jordan, malgré toutes leurs différences passées, par ses échanges de vue avec Danny qui nous mènent à la conclusion que chacun fait son job du mieux qu'il peut mais également que chaque métier à son particularisme et ses responsabilités, requérant des qualités propres. Cet aspect est aussi illustré à la base, avec la solidarité et la complémentarité des acteurs, ensemble hétéroclyte, pourtant Simon n'hésite pas à répéter que le joint est le sien.
Cet esprit de corps finalement est résumé textuellement par le dernier coup de sang de Jack :Jack : Why don't you tell your father he can take his business to Time Warner?
Fille : You don't really want me to...
Jack : Tell him. My company doesn't have honor? One of my guys spent the day in two different police stations because he came to the defense of a woman who was being verbally and physically abused! He could have been out of it easy if he played the "support our troops" card, but he wasn't about to minimize the sacrifice of his brother and his brother's buddies! Simon Stiles has prior convictions but, with the Budweiser Clydesdales, you could not stop him from making it clear to a judge that this much marijuana was his! This guy? (montrant Danny) I don't know what the hell he was doing except trying to convince me that Jordan McDeere has been all over the gossip pages because, when she was 25, she married a fraction of a man! This man has been telling tales both true and false in the hope of selling a book and working the talk shows. Sir, of all of Jordan McDeere's faults, and there are many, lack of honor is not among them. She's killing me with her honor! So I'm sorry, Mr. Zhiang. You have insulted me, and you have insulted my company! And I think you should take your business to Time Warner!
Bilan : Très agréable à suivre, vivant et dynamique, voilà un double épisode qui permet de découvrir de nouveaux aspects des personnages en approfondissant un peu plus différentes personnalités, permettant de se dégager un peu du manichéisme utopique ambiant.