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Grey's Anatomy - 3.08 - Staring at the Sun

Publié le 24 novembre 2006 par Heather

Un épisode, une fois n'est pas coutume, très peu placé sous le signe de la comédie. Il enchaîne entre scènes d'émotion et scènes plus légères, ces dernières étant en fait plus apaisantes que véritablement drôles. Pour autant, ce n'est pas désagréable à suivre, au contraire.

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Meredith nage en plein bonheur (dans tous les sens du terme). Elle passe ses soirées dans des bains moussants avec Derek et le reste de la journée à répéter combien elle est toute "shiny". Pour autant, tout n'est pas parfait. C'est avec sa mère qu'elle doit se reconnecter dans cet épisode. La symbolique de la compréhension de la situation de sa mère, lui offrant un point de vue différent, arrive aux Urgences, incarnée par une petite fille renversée accidentellement par la voiture de sa nourrice. Sa mère, morte d'inquiétude, renvoit sur le champ la nourrice. Pourtant, ce n'est pas sa mère que la fillette réclame, mais sa nourrice. Une mère prise par un boulot à plein temps, qu'elle adore, qui ne voit pas grandir sa fille, cela rappelle des souvenirs à Meredith qui commet l'impair de marquer sa désapprobation pour ce style de vie devant Bailey. Cette dernière, après avoir douté de ses capacités de chirurgien, conséquence de sa grossesse, se voit reprocher son rôle de mère absente au vu
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de ses horaires de travail. Scène touchante finale où Bailey téléphone chez elle et chante une berceuse pendant plusieurs minutes à son bébé, après avoir vu que sa patiente ne réagissait plus qu'aux chansons de la nourrice. Le regard désapprobateur de Bailey lorsqu'elle avait émis des doutes sur la légitimité des femmes accaparées par leur travail à avoir des enfants dont elles ne pourront s'occuper pleinement, puis la discussion qu'elle a avec la mère de la fillette, amènent Meredith à reconsidérer ses positions et ses griefs envers sa propre mère. Pour reprendre ses mots, "elle a fait ce qu'elle a pu". Elle n'était pas douée pour l'instinct maternel, mais elle était douée dans son métier. Si le téléspectateur peut sans aucun doute comprendre les reproches de Meredith, la généralisation de ses constats initiaux et les vérités qu'elle assène m'ont paru très rétrogrades. Certes, c'est une démarche d'apprentissage que les scénaristes nous offrent, mais j'ai fort peu apprécié la 'vérité' qui sous-tend cependant l'ensemble. Le moralisme de Meredith durant cet épisode fut assez agaçant.

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La jeune femme peut d'autant plus s'inquiéter pour sa mère que le Chef, qui lui rendait visite très régulièrement depuis qu'Adèle l'a quitté, décide qu'il doit sauver son mariage. Comme une réminescence, il rejoue méthodiquement la rupture passée qui avait détruit une première fois Ellis. C'est faire preuve d'un peu d'inconséquence de sa part. D'un autre côté, il fuyait jusqu'à présent ses responsabilités, engoncé dans une sorte de statu quo. Addie, entraînant Derek avec elle, décide de jouer les apprentis conseillers matrimoniaux. De la part
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d'Addie et Derek, se voir donner des conseils pour sauver son mariage, l'ironie n'échappe pas au téléspectateur. D'autant que les scénaristes jouent à merveille sur ce paradoxe, si le Chef commence à se confier, Derek et Addie retournent très rapidement à leur situation personnelle et finissent par se disputer (sans animosité trop exacerbée -Derek étant sur le même nuage que Meredith) dans le bureau du Chef. Tordant. "Ne m'aidez plus !" supplie le Chef. Cependant, cette scène lui sert d'électrochoc pour comprendre qu'il doit agir et ne plus laisser la situation pourrir comme il l'avait fait jusqu'à présent. Un électrochoc également pour Addie qui se résoud à faire définitivement le deuil de son mariage et, dans une symbolique des plus classiques, jette leurs alliances dans l'eau.

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Addie rappelle également de manière très énergique à Mark que, non, ses internes ne sont pas ses esclaves personnels devant faire des aller-retour entre la cantine et sa teinturerie, et que, oui, le Seattle Hospital est un hôpital universitaire, où les internes sont là pour apprendre. Ce qui permet à Alex d'approcher son premier patient en tant qu'interne de Mark, et de confirmer au téléspectateur que les patients de ce dernier sont toujours marquants. Izzie est placée sous la supervision d'Alex pour l'épisode. La storyline la plus légère de l'épisode grâce à leur patient qui les contaminent de son habitude à parler de lui à la troisième personne du singulier. Si le téléspectateur est toujours resté conscient des sentiments d'Alex à l'égard d'Izzie, ce n'était semble-t-il pas le cas de cette dernière,
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surprise soudain par le baiser d'Alex dans la cage d'escalier. Mais c'est là où la série réussit une des meilleures scènes de l'épisode, lorsqu'Izzie rejoint Alex au bar. Elle est très claire, elle ne peut envisager ce type de relation pour le moment. Cependant, les deux jeunes gens gardent une complicité qui transparaît, avec Alex qui garde un ton humouristique. J'ai bien aimé cette évolution crédible et responsable, à des lieues de la post-adolescence ambiante de la saison passée (il faut dire que les personnages eux-mêmes ont bien changé et mûri).

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En parallèle de toutes ces storylines, l'épisode se centre principalement sur George. Comme souvent, lorsqu'il ne s'agit pas de sa vie sentimentale, le personnage devient plus attachant, souvent émouvant. Sa storyline est découpée en deux pans distincts. D'un côté, son père hospitalisé, il doit à nouveau se mesurer aux ricannements railleurs de ses frères sur ses qualités de médecin, tout en s'inquiétant pour la santé de son père. Oscillant entre hésitation et préoccupation,
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George a du mal à trouver sa place. Callie, en revanche, sympathise avec ses frères, découvrant un langage universel à travers les voitures. La jeune femme reste présente pour George, en dépit de leur rupture, on la sent très impliquée. Preuve s'il en était besoin que ses sentiments à l'égard de George sont toujours une réalité. C'est malheureusement une mauvaise nouvelle que les médecins doivent annoncer : un cancer déjà en stade 3 diagnostiqué. George est très émouvant dans cette scène, n'arrivant pas à dire ces mots qui sonnent comme une sentence de mort, à l'évidence boulversé. Cristina le fera finalement à sa place.
Le coeur du père est déjà endommagé par la maladie et il faut l'opérer. Or, George a gardé constamment à l'esprit, depuis le camping, la main de Burke qui tremblait pour mettre l'hameçon durant la séance de pêche. Que cache-t-il ? Qu'est-ce que Cristina l'aide à cacher ? Des tas de petits indices tendent à prouver qu'il se passe quelque chose, comme Cristina, dont la modestie est unanimement reconnue (sic), ne se vantant pas d'avoir réalisé une opération compliquée par elle-même, au contraire la jeune femme le nie lorsque
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George la confronte. Si ce ne sont que des doutes qui agitent George dans l'épisode, ces doutes se transforment en une crainte très concrète, car c'est Burke qui doit opérer son père. Cristina est prise entre deux loyautés. Leur système de défense, à elle et à Burke, se heurte soudain à un patient qui n'est pas cette fois dépersonnalisé. Ils ont laissé derrière eux depusi longtemps tout éthique professionnelle, cependant, cela ne signifie pas que le père de George ne constituera pas le déclencheur de la fin d'une parade qui ne peut durer éternellement. Reste à savoir si ce déclencheur sera le cas extrême de la mort du patient, un simple incident, Cristina qui se confie enfin ? A suivre.

Bilan : Un épisode sympathique, mais sans pour autant déclencher véritablement l'enthousiasme du téléspectateur. C'est agréable, assez triste dans l'ensemble. L'attachement aux personnages fait qu'on passe un bon moment.


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