Un double épisode qui va véritablement crescendo, commençant avec une première partie sans doute un ton en-dessous pour pleinement exploiter ensuite la situation dramatique posée dans le second épisode.
Tout d'abord, les problèmes d'Adam continuent d'être développés, et comme précédemment annoncé, il finit dans le lit de la babysitter. J'ai trouvé la scène où il lui révèle être agent secret tombant vraiment à plat. Je n'ai pas réussi à ressentir la moindre empathie face aux errements d'Adam. Je vais paraître nostalgique, mais il me parait bien loin le temps où je partageais totalement les errances et les inquiétudes de Tom. D'autant que si Zaf doit supporter les humeurs d'Adam, il n'y a pas vraiment de répercussions dans l'unité. Ce n'est pas très homogène. Traité de façon un peu déconnecté. Autre problème, c'est l'avance pharaonique que le téléspectateur dispose cette fois sur nos agents du MI-5 dans leur enquête. Un épisode et demi quand même ! Dès la scène d'ouverture où deux des terroristes ayant placé sur écoute des officiels britanniques apprennent le deal envisagé par la Grande-Bretagne avec l'Arabie Saoudite, on devine qu'Al Quaëda n'a rien à voir là-dedans. Il s'agit d'un espionnage d'un autre niveau, d'une logistique bien plus importante et calculée. Au vu de l'enjeu en question, on soupçonne quasi immédiatement, dès cette première scène, le Mossad. Et nous sommes alors simplement témoins des indices concordants qui s'accumulent (la rencontre avec l'agent du MI-6 avec la liste des terroristes en puissance sous surveillance est l'évènement qui confirme les très forts soupçons antérieurs) tandis que le MI-5 s'aveugle et subit leurs manipulations.
Cela donne au téléspectateur trop d'avance par rapport au MI-5, devenant véritablement frustrant.
En dehors de ces deux aspects, le premier épisode est intéressant. C'est de l'espionnage de haute voltige, puisqu'il s'agit d'une confrontation MI-5/Mossad. Cependant, la série retrouve véritablement son rythme dans le second épisode. La tension dramatique est palpable durant toute la prise d'otages au Saudi Trade Center. Les terroristes confirment ne pas être ceux que l'on pouvait croire initialement, Ros s'efforce de faire preuve de sang froid, mais elle est trahie par un renseignement venant directement de Thames House. Les scènes d'exécution, les tentatives de communcation, tout est mené avec un froid réalisme, très efficace. Le téléspectateur est happé par la force de l'ensemble.
Les pièces s'emboîtent petit à petit du côté du MI-5, les fausses bombes sur les kamikazes arrêtés sont la première indication concrète qu'un plan d'une plus grande envergure est à l'oeuvre. Une manipulation menée avec une telle maîtrise sème le trouble dans les esprits des agents, cependant, l'alternative qui s'offre à eux apparaît trop extravagante, irréelle, pour qu'elle soit réelle. Pourtant, Adam donne sans le vouloir un autre élément au téléspectateur, en disant que l'agent du MI-6 qui les aide depuis le début de l'affaire a perdu sa femme qui était israëlienne dans un attentat. Tout est en place. C'est finalement Adam qui se résoud le premier à énoncer tout haut cette hypothèse. Tout cet écran de fumée, dont le but était de les éloigner du Saudi Trade Center, porte la marque du Mossad.
A l'intérieur également, Ros comprend ce qui est réellement à l'oeuvre ici. Ce n'est pas seulement l'accent du chef du groupe. Parmi tous les otages, ce dernier exécute le prince saoudien qui s'était déclaré comme soutenant justement les islamistes.La fin est abrupte, comme souvent, dans la tradition de la série. Le MI-5 mène l'assaut. Les membres du commando terroriste sont tués, sauf un. Mais jamais l'Etat qui l'a envoyé là-bas ne le reconnaîtra.
Accessoirement, l'on se demande pourquoi ils continuent de laisser sans surveillance dans leurs locaux tous les agents du MI-6 qui, de façon chronique, ont toujours quelque chose à leur cacher.
Bilan : Un double épisode inégal, dont la qualité et la force vont crescendo. Si l'ensemble manque d'une certaine homogénéité, on finit par vraiment rentrer dans l'épisode, dont la seconde partie est d'une efficacité parfaitement maîtrisée.