Pour le meilleur et pour l’empire..

Publié le 27 septembre 2011 par Oseal74 @oseal74

Je rencontre beaucoup d’entrepreneurs qui ont fait le choix de s’associer pour mener à bien leur projet.
J’ai été moi-même associée, et je le suis encore, dans 2 entreprises familiales en 17 ans, l’association est une thématique que j’aime aborder parce que je connais l’envers du décor. Ce décor qui après avoir été trempé de déception, de mini – drames, de non-dits et d’évidences trompeuses a fini par faire effondrer notre petit empire..n’est pas Roger Hart qui veut ! (les décors sont de Roger Hart..vous vous souvenez ? )

Je développerai cette thématique de l’association de façon plus régulière, pour aujourd’hui je fais un focus sur l’association entre conjoints car reprenant mon expérience personnelle, elle est un parfait exemple de la gestion possible de nos émotions.

Beaucoup d’entrepreneurs évoquent leur isolement de chef d’entreprise et attendent de leur conjoint un soutien psychologique ou opérationnel. Aujourd’hui, plus de 70 % des porteurs de projet sont aidés par leur conjoint mais seuls 25 % d’entre eux auront un poste opérationnel dans l’entreprise.On estime que 600 000 entreprises en France sont gérées en couple ( +200 000 en profession libérale ) c’est déjà beaucoup.
Je vous fais un 3615mavie mais j’ai travaillé 13 ans avec mon mari : soit je suis très douée, soit il a des capacités hors norme ! La vérité étant surement entre les deux !

Travailler en couple c’est d’abord d’accepter de cloisonner parce que c’est réellement la clé pour durer : La difficulté des entrepreneurs en tandem, comme je les appelle, est qu’il ramène le travail à la maison et l’affectif au bureau. Dans ce méli-mélo parfois comique, souvent dramatique, il faut arriver à mener son projet professionnel tout en conservant les liens conjugaux. Comme si la pression d’entrepreneur ne suffisait pas, c’est double peine !

Ces entrepreneurs de l’extrême,  comme les entreprises familiales, ont une réelle valeur ajoutée dont ils n’ont souvent pas conscience et qui peu parfois leur jouer des tours : ils se connaissent, la confiance est acquise, la complémentarité sous-jacente,  c’est un gain de temps considérable pour être tout de suite dans la dynamique du projet.

Paradoxalement, il s’avère que parfois cela puisse être source de conflits car ces entrepreneurs ne posent pas suffisamment le cadre : ils sont dans le lien qui est celui de l’intimité et oublie souvent que lorsque l’environnement change, les liens aussi. Personnellement, je ne suis pas la même au travail et à la maison et pour mon conjoint cela demande de l’adaptation et de la souplesse de le comprendre et de faire avec .

Gérer ses émotions dans l’entreprise n’est pas l’apanage des entrepreneurs tandem bien que l’enjeu soit réellement différent : les conséquences d’émotions incontrôlées peuvent avoir des répercussions sur le management, la stratégie de l’entreprise et ne peut que creuser un fossé dans le couple. La réflexion que j’entends le plus souvent en reprenant mon expérience de co-dirigeante est « moi, je ne pourrais pas bosser avec mon mec  » la difficulté est de transposer au travail votre vie de couple, et dans ce cas effectivement cela ne fonctionne pas.L’objectif est d’accepter que son conjoint puisse agir différemment au travail et à la maison, tout simplement parce que le cadre n’est pas le même,  l’enjeu non plus et qu’il ne vous aime pas au travail mais qu’il aime travailler avec vous, ce qui fait une différence.

La définition du cadre du travail pour le couple dirigeant est primordiale .

j’ai eu plaisir à partager mon expérience, et mon travail auprès des conjoints collaborateurs en tant que coach, au cours d’une petite conférence à la Maison de l’Emploi de mon département. Ce slide est le fruit de réflexions et de commentaires auprès des conjoints.
Mon travail en coaching est en partie orientée sur ces entrepreneurs qui décident de jouer de leur complémentarité pour partager autre chose qu’un petit-déjeuner  ;-)
Fichier à consulter :
conjointcollaborateurs