Entourez la date sur votre tout nouveau calendrier 2007, ressortez votre livre d'histoire à la page où vous l'aviez délaissé l'an passé, le 14 janvier 2007, Rome est de retour sur HBO.
Dans plus d'un mois, vous me direz, rien ne presse. Mais je voulais consacrer un petit billet à la série comme HBO met en place sa campagne de promotion de cette saison 2, me permettant ainsi d'ouvrir la catégorie d'une série dont j'attends le retour avec impatience. Pour une mise en bouche, rendez vous donc sur ce petit site : http://www.atia-vs-servilia.com/. Alors, Atia ou Servilia ?
La saison 1 vous transportait dans les derniers balbutiements de la République Romaine à l'aube de l'avènement du Haut Empire dans la lutte de pouvoir qui opposa Pompée Magnus à Julius Caesar. Sans doute, la nouvelle série que j'ai préféré la saison dernière. Ambitieuse, aux décors et à la forme soignés comme rarement dans une fiction, j'ai été happé par ce souffle épique qui la traverse.
L'alternance de personnages historiques et fictifs, la petite histoire à travers la vie quotidienne de citoyens romains à cette époque relatée en parallèle de la grande histoire qui s'écrit dans les décisions des généraux et sénateurs romains, donnent une épaisseur au récit. L'inégalité de certains épisodes ou de certaines storylines ne parvient à effacer le sentiment d'une fiction réussie. Le caractère très violent, voire impitoyable, de la société romaine est mis en avant sans excès, comme les manoeuvres politiques et multiples trahisons au sein d'un régime en faillite. La série n'hésite pas à provoquer, à flirter avec tous les tabous jusqu'à l'inceste.
Il ne faut, certes, pas commencer Rome sans savoir où l'on va. Le premier épisode est assez brouillon : on ne comprend pas immédiatement la nécessité de toutes les scènes, on se perd quelque peu au milieu de la galerie étoffée des personnages, on s'accroche aux figures historiques que l'on identifie : Pompée, César, Cicéron, Marc-Antoine, Octave... J'avais dressé un bilan mitigé de ce pilote. Avec du recul, je pense qu'il permet d'introduire et d'installer l'histoire. Il faut savoir aller au-delà de cette première impression pour prendre réellement la portée de la série. Les épisodes vont ensuite crescendo à partir du second épisode. Dès le troisième, le téléspectateur est parfaitement entré dans la série et Rome vous aura convertie.
La saison 2 (la dernière) enchaîne directement à la suite du finale dramatique de la saison 1 qui voyait le meurtre de Jules César, poignardé en plein Sénat.
Se profilent donc en perspective les luttes de pouvoir qui déchirèrent la République dans sa dernière ligne droite. Encore du Brutus, l'affirmation d'Octave, Marc-Antoine et ses histoires égyptiennes (Cléopâtre)... J'ignore jusqu'où la série nous mènera, la bataille d'Actium et la victoire d'Octave (-31), l'avènement de l'Empire et d'Octave (Auguste) (-27) ? Comment va-t-elle négocier en si peu d'épisodes une période encore plus vaste que la saison 1, s'étendant entre 14 et 18 années ? La poursuite des conjurés, les alliances et mésalliances successives... Qu'est-ce qui sera gardé, qu'est-ce qui sera écarté ? Je ne sais pas, mais je suis prête pour le découvrir !