[Mini-série] The State Within - Bilan final des six épisodes
Publié le 15 décembre 2006 par Heather
Cette série aura été crescendo. Des premiers épisodes, tendus mais brouillons, jusqu'aux derniers, aux personnages plus clairement identifiés, l'intérêt du téléspectateur n'aura pas faibli. Une fois les intrigues posées, les pièces du puzzle correctement exposées, il devint plus facile d'appréhender pleinement le scénario.La série offre au téléspectateur le manuel pour monter de toutes pièces une guerre contre un pays, prédisposé a priori à rentrer dans la catégorie du fameux 'axe du mal', en l'espèce un ex-satellite soviétique, situé au coeur de l'Asie. Finalement, le cerveau de toute cette conspiration n'était pas celui auquel on pouvait a priori penser, un industriel de l'armement jusqu'alors non éclaboussé.
La révélation de l'ensemble du complot est magistralement menée. Pourtant les scénaristes choisissent une voie très classique : ayant réuni tous les protagonistes potentiels dans une même pièce et manipulant les écoutes effectuées sur les lignes de l'ambassade, Mark et Nicholas Brocklehurst (l'agent du MI-6) mettent à jour tous les membres de la conspiration. La scène où tous les téléphones portables, celui de MacIntyre, celui de Stiles et celui de... Gordon.
La série décide de conserver jusqu'au bout une part d'ambiguïté et de non-dits. A quel point la secrétaire d'Etat savait-elle sur les tenants et les aboutissants de la conspiration ? A-t-elle joué un rôle plus ou moins actif ou a-t-elle simplement profité de ce qui se passait dans son entourage et fermé les yeux ? Elle parait sincèrement surprise de retrouver un soldat, que son fils avait connu, qui joue les tueurs à gage. Encore plus désagréablement surprise en découvrant jusqu'où Gordon et MacIntyre sont prêts à aller.
Concernant le sort des différents personnages, tout est en revanche très prévisible. Je trouve plutôt intéressant de faire tomber Gordon via l'exécution de Luke Gardner et surtout cela donne un sens au journaliste dont on ne savait trop à quoi il servait depuis le début. Le sort de Stiles est scellé au moment où Lynne Warner le laisse sur le bord de la route. Mais encore une fois, c'est bien pensé de ramener Nicholas Brocklehurst pour tenter de le sauver. Ce n'était pas purement une combinaison de platonique et de travail entre eux, en fin de compte. La mort de Stiles permet aussi d'en finir avec MacIntyre, avec l'agent du FBI qui sauvera le coup pour l'occasion, encore une fois. Une parfaite continuité donc pour une résolution convenue, mais qui s'enchaîne bien.
Le dernier épisode se clôt sur une fin ouverte : une confrontation entre Mark (l'ambassadeur britannique) et Lynne Warner (la secrétaire d'Etat à la Défense américaine). Cette dernière est prête à conduire cette guerre, malgré tout, parce que tout le monde, incluant le gouvernement anglais, la veut. Mark menace de rendre public les documents mettant en cause CMC et leurs gouvernements. Lynne Warner lui rétorque qu'il bluffe, les conséquences seraient bien trop graves. La mini-série se termine sur ce dernier face à face, laissant au téléspectateur le soin d'imaginer si la guerre aura ou non lieu.
Bilan : Six épisodes se concluant sur une fin en forme de points de suspension, on ne peut que regretter que ce soit (déjà) la fin. Les scénaristes auront peut-être été un peu trop ambitieux au départ. La complexité du scénario nécessite un certain temps d'adaptation avant de parfaitement rentrer dans la série. Mais l'ensemble est diablement efficace, piquant l'intérêt du téléspectateur sans un temps mort. Les acteurs sont convaincants (j'ai lu que beaucoup d'américains avaient tiqué sur des problèmes d'accents ou de vocabulaire employé, je m'abstiendrais bien de partir sur ce terrain ^_^).
La qualité et la maîtrise du scénario vont crescendo. Une mini-série à voir sans hésitation. Prenante, les épisodes s'enchaînent très bien.