Le Reflet de Sam - Gilles Abier

Par Emmyne

Parce que Sam est expulsé de l'école, il doit rester chez sa grand-mère. Pour se venger, il laisse échapper son perroquet mais l'oiseau en disparaissant emporte le reflet de l'enfant. En partant à leur recherche, Sam rencontre une bohémienne malicieuse, un vendeur d'animaux manipulateur et une danseuse de music-hall sans scrupules. La poursuite de son reflet entraînera Sam jusqu'à la salle des Pardons...où tout est possible. Le pire, comme le meilleur.

- Actes Sud Junior - Poche Théâtre -

Pièce en 10 scènes avec 10 personnages ( l'enfant apparaît dans toutes les scènes ). Une intéressante fantaisie dans le choix des personnages pittoresques sur le contexte réaliste contemporain ( bohémienne, vendeur d'animaux, danseuse de music-hall et un commissaire-priseur ) alors même que ce texte est un conte initiatique. On en retrouve la structure à travers la quête, les trois rencontres comme autant d'épreuves, les scènes finales regroupant tous les personnages et résolvant les situations. Un conte cruel mais émouvant avec une touche d'humour et de magie qui relève le propos moralisateur sur le mensonge et ses conséquences.

La scène 9 est à ce titre une belle réussite, mettant en scène une enchère de pardons, les mises à prix étant d'avouer des actes coupables. Sous l'aspect didactique et classique jeunesse, ce jeu de miroir raconté et métaphorique renvoie à de nombreux sujets. Au-delà du mensonge et de la violence délinquante, il est question de respect, de relations familiales, de l'expression de l'amour et de sentiments conscients ou inconscients de l'enfant sur lesquels il lui est difficile de mettre des mots, palette d'émotions et regard en reflet qui offrent une belle opportunité d'expression corporelle.

Extrait scène 9 :

" - Le commissaire-priseur : Silence ! S'il-vous-plaît, calmez-vous ! Cet homme a le courage d'exprimer devant vous ce vol éhonté. Il est clair qu'il mérite d'être pardonné. Et je pense donc, s'il n'y a pas d'effronterie plus terrible, adjuger à cet homme la deuxième plume.

Le commissaire-priseur lève son maillet.

- Un vol à un enfant, une fois... Un vol à un enfant, deux fois...

Sam se lève. Le commissaire-priseur s'interrompt.

- Oui ?

- Sam : Ma grand-mère vit toute seule. Elle n'a pas d'amis. Seulement un perroquet avec qui elle parle toute la journée. Alors que je détachais sa chaîne pour le lui voler, il s'est envolé par la fenêtre.

- Le commissaire-priseur ( la bouche ouverte ) : Un double vol ! On ne me l'avait jamais proposé. Vous êtes bien sûr de ce que vous avancez ? Vous savez qu'à partir du moment où j'accepte votre enchère, vous ne pourrez plus revenir en arrière. Vous n'aurez plus jamais droit au double vol. "

Gilles Abier, comédien, metteur en scène et auteur dramatique, est également romancier jeunesse. Bibliographie ICI.

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- Avec Fantasia -

- Dernier acte de cette (re)présentation -

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