Première bonne nouvelle : on a retrouvé le générique. ^_^
L'épisode reproduit des schémas qui nous sont familiers et renoue avec ce faux rythme que la série semble affectionner.
Le poste de leader de Darwyn se concrétise comme il est contacté par le fameux clochard qui servait de contact à Farik (c'est un mystère pour moi que ce clochard, qui semble si bien informé, puisse ignorer qui est réellement Darwyn...mais je suppose que c'est une donnée qu'il faut prendre comme acquise -ou alors ils se servent de Darwyn d'une façon ou d'une autre pour le moment ?). Cependant, nous sommes bien loin d'une maîtrise parfaite du rôle. Darwyn commet lui-même des impairs, mais il est secondé par une équipe qui n'en rate pas une non plus.
Ce sera l'exécution de l'épisode, à grand renfort d'hémoglobine. Après la décapitation, cette fois, c'est en coupant la main de l'homme. Salim est impulsif et entièrement dévoué à ses 'croyances'. Il est d'un fanatisme très explosif, mais encore trop jeune pour canalyser toute la haine qu'il renferme. On en apprend un peu plus sur lui comme Darwyn le garde à ses côtés une bonne partie de l'épisode, devinant sans doute qu'il est le plus suspicieux et dangereux dans son 'équipe'. Salim a vécu longtemps en Angleterre, même s'il est originaire d'Irak. Mais il a surtout passé deux ans en Tchétchénie.
Ses actions prouvent que Darwyn est loin de maîtriser toutes les donner. La saison dernière, Farik savait s'imposer, garder toujours des longueurs d'avance sur tout le monde et surtout utiliser la violence pour éclaircir tout doute dans l'esprit des membres de la cellule. A l'inverse, Darwyn ne peut prendre la même aura. Les erreurs du FBI le desservent un peu plus. Ajouté à cela le ressentiment de Salim qui aimerait être promu leader. Ce qui aurait dû être bien plus facile que l'an dernier se révèle un jeu d'équilibriste dangereux, accentué par les imprudences de Darwyn. Sortir au zoo avec Gayle et Marcus, alors qu'il sait que Mina joue les nourrices, donc est susceptible de fréquenter ce type de lieux... Pour une mission sous couverture, Darwyn pêche peut-être par excès de confiance ou d'expérience pour le coup.
Pour couronner le tout, avec la mort de Patrice Serxner, un nouvel agent de liaison, Russel, lui est assigné. Ce dernier commence comme ses deux prédécesseurs, par vouloir jouer selon ses propres règles, compartimentant les informations et accentuant les carrences en matière de renseignements des agences américaines. Mais avec Serxner ou Fuller, le problème de départ reposait sur un manque de confiance, une nécessité d'ajustement pour arriver à travailler ensemble. Avec Russel, le problème semble différent, sûrement pire. Ses compétences posent déjà un
souci : assigner à Darwyn grâce au piston de son oncle, directeur adjoint du FBI, cela clarifie les choses pour les téléspectateurs qui se demandent bien comment un tel agent a pu arriver jusque là. Russel ne comprend pas le concept d'être un agent de liaison, encore moins celui de faire équipe. Son dernier sermon à Darwyn après la mort d'Hassani résume parfaitement le personnage. Il ne reconnaît aucune responsabilité quelconque dans ce drame, au mieux concède à partager le 'blâme' avec Darwyn.Comme le résume ce dernier : "I heard about how you really got this job. Your uncle's deputy director of the bureau. Nice. Next time you talk to him, tell him I don't have time to baby-sit his fucking nephew."
Russel ne manque pas de zèle pourtant, forçant Gayle à signer un accord de confidentialité sans se préoccuper ni d'informer Darwyn, ni de faire preuve d'un minimum de diplomatie.
Si Darwyn n'avait pas assez de problème avec son job dans la cellule, la relation entre les deux agents promet d'être source de nouveaux couacs. Cependant, Darwyn garde un calme relatif familier, toujours d'un professionalisme assez irréel parfois. Parallèlement, Farik continue de manipuler ses bourreaux. Ces derniers tentent une nouvelle approche avec un officier musulman, atteindre Farik par sa foi. A la différence du premier épisode, cette fois, le téléspectateur ne marche pas. On devine instantanément que l'information que Farik a donnée pour pouvoir parler à sa femme n'est pas fiable. Les scènes de confrontation entre Farik et le soldat, des moments de détente jusqu'à l'affrontement, sont pourtant très crédibles et ne manquent pas de force. On joue sur des bases convenues, mais on reste happé par l'ensemble, mené de manière très efficace. L'explosion finale de la maison où Farik les a envoyé, qui tue de nombreux agents à l'intérieur, est prévisible. Cela n'empêche pas de subir cette violence de plein fouet avec les "représailles" des soldats américains envers Farik. Pendant ce temps-là, Ilja et sa petite amie arrivent à la frontière canadienne. On attend toujours que cette storyline se reconnecte au reste de la trame scénaristique.
Bilan : L'épisode suit un faux rythme, avec son lot de violences habituel. Il trouble les lignes si communément admises de cette guerre pour s'écarter de tout manichéisme, comme l'illustre le cas Hassani et son fils.
C'est un épisode qui pose les bases sur lesquels la série va pouvoir se développer, introduisant le nouveau rôle de Darwyn, commençant à rentrer dans la préparation de l'attaque de la saison et présentant les divers protagonistes.