Torchwood - 1.10 - Out of Time

Publié le 22 décembre 2006 par Heather

C’est un épisode sans action, sans ennemi à combattre, ni problématiques technologiques aliens à résoudre. Pourtant, il se dégage de l’ensemble une ambiance très particulière, déconnectée de la réalité comme le sont les trois victimes du jour, propulsées par un bon de cinquante ans dans le futur.

La particularité de l’épisode est justement son schéma atypique. Trois personnes atterrissent en avion à Cardiff. Le problème est qu’elles sont parties le 18 décembre… 1953. Elles illustrent chacune l’archétype d‘un personnage : la femme indépendante aventurière, le ‘bon père de famille’ quadragénaire respectueux des valeurs, la jeune fille à peine sortie de l’adolescence… Confrontés au monde moderne de la société consumériste, les ficelles sont toutes trouvées pour un choc des culture qui est monté de manière convenue, mais pas désagréable.

Dès le départ, Jack est clair : il n’y a pas de chemin de retour pour eux. Ils ne peuvent que s’adapter, faire face. Chacun avec son histoire s’y essaye. L’homme d’affaires retrouve son fils, qu’il avait quitté adolescent, dans un hospice, complètement sénile, atteint d’Alzheimer. Perdu dans ce temps qui n’est pas le sien, on devine qu’il n’y aura pas d’adaptation pour lui. Le suicide, comme seule porte de sortie. Ses échanges avec Jack, et le parallèle qui est fait entre leurs situations, sonnent justes.

L’aventurière reste ce qu’elle est, également, mais par définition, elle est armée pour faire face à ce futur. Owen prend en charge la période d’ajustement. Comme je n’accroche pas vraiment au personnage d’Owen, quelques scènes étaient assez long à force. Enfin, Gwen essaye de réconforter la plus jeune des passagers de l’avion. Elle n’a pas encore commencé sa vie. Par conséquent, même si le choc est brutal, elle est évidemment la mieux armée pour construire sa vie dans ce futur. La façon dont Gwen la prend sous son aile et la materne sonne là aussi plutôt juste. C’est simple, ça n’a rien d’original, mais se dégage une certaine émotion sous-jacente qui enveloppe l’épisode, une sorte de mélancolie ambiante. Au passage, on ne peut constater que Gwen est toujours avec Rhys, pour une raison que ni le téléspectateur, ni elle ne semblent en mesure de trouver. Combien de temps ce ‘couple’ va-t-il survivre à Torchwood ?

Bilan : Après l’histoire racontée du point de vue d’un fantôme dans le 1.09, encore un épisode durant lequel la série se renouvelle en explorant d’autres schémas scénaristiques. Même si l’ensemble de l’épisode demeure un brin inégal, c’est sans doute bon signe car la série paraît trouver ses marques. Me voilà fidélisée. BBC3 ayant renouvelé la série pour une saison 2, j’espère que les scénaristes vont poursuivre cette progression dans l’affirmation de l’identité de la série.