Sleeper Cell - 2.03 - Torture

Publié le 25 décembre 2006 par Heather

Episode parfait pour s’imprégner de l’esprit de Noël et passer le réveillon devant la télévision. Un épisode très dur pour tous les personnages, physiquement ou psychologiquement. On amorce l’entrée dans les enjeux réels de cette saison.

Darwyn, confronté à l’intransigeance de Russel et à son incompétence, laisse dans le noir le FBI. Il ne les informe pas qu’il a trouvé le dénominateur commun entre tous les hôpitaux désinfectés qu’ils devaient vérifier : un centre de radiation. Par conséquent, alors que Russel lui interdit formellement de tenter de mettre la main sur du RDX (un explosif) comme ses supérieurs le requiert, Darwyn utilise Benny pour voler cette marchandise à un gang de la ville.

Voir Darwyn reprendre véritablement l’opération en main est très agréable. Cela le rend tout de suite plus crédible auprès de ses « camarades » de la cellule, surtout assorti avec cette attitude paranoïaque qui lui permet de semer le FBI. De plus, après beaucoup de tergiversation, le téléspectateur apprécie également qu’on entre enfin dans le vif du sujet (il ne faut pas oublier qu’il n’y a que huit épisodes cette année).

Russel demeure la source principale des problèmes de Darwyn. Chacun ‘compartimentalise’ ses informations. Russel met tout l’épisode à informer Darwyn que Mina a tenté de se rapprocher de Gayle. Pire, Russel recrute de force cette dernière, faisant chanter Gayle en invoquant la mise en danger de Darwyn. L’erreur vient dans cette histoire de Darwyn, pas assez prudent durant l’épisode précédent. Cependant, inclure Gayle dans l’enquête ne me plaît guère. Pas seulement parce que je n’ai aucune affection particulière pour cette « civile » qui a toujours occupé un rôle de « boulet » depuis son introduction dans la série. Mais sérieusement, Gayle, avec ses hésitations, ses préoccupations, comme si ça ne suffisait pas de devoir la supporter dans son histoire avec Darwyn. Je trouve tout ça peu inspiré, voire peu crédible.

Cela confirme au moins l’opinion générale sur Russel qui bat des records d’antipathie. En tant qu’agent de liaison, il n’a à l’évidence aucune préoccupation pour le devenir de Darwyn. Pire, on retombe dans des conversations très irréalistes pleines de clichés sur la foi de Darwyn. La saison 1 avait évoqué cette tension de manière sous-jacente dans les premiers épisodes. Mais Russel n’hésite pas à lancer des accusations de sympathie envers ses « camarades terroristes » à l’encontre de Darwyn. Tandis que ce dernier risque sa vie sur le terrain tous les jours, Russel prend des décisions confortablement en retrait… Des records d’impopularité en perspective. Vu son mode de raisonnement, je me demande si Russel survivra à cette saison. Ce n’est pas seulement une question de malédiction (les deux précédents agents de liaison sont morts de façon assez brutale), mais il n’a aucune subtilité, ni réflexion de fond, trop déconnecté de la réalité du terrain peut-être.

Parallèlement, en représailles aux morts dans l’explosion de la maison où il avait envoyé des agents américains, Farik est extradé en direction de l’Arabie Saoudite. Après la méthode « musclée » d’interrogatoire à l‘américaine, un nouveau degré est franchi dans la torture. Farik retrouve le flegmatique soldat américain buveur de thé à la manœuvre. Les scènes de torture sont brutes, retranscrites sans effet de style cherchant à accentuer les effets. La caméra capte la violence, heurtant le téléspectateur, sans avoir besoin d’en rajouter.

Mais il fallait bien à un moment donné réintroduire Farik dans le circuit. Surtout qu’il n’allait pas survivre bien longtemps à ce genre de traitement. La prison dans laquelle il est détenu est attaquée par un commando avec pour mission de le sortir de là. Une scène de guerre qui surgit de façon impromptue, alimentant cet entourage de violence dans lequel baigne Farik.

Les médias américains donnent l’information de l’attaque, s’interrogeant (réellement?) sur ce qu’un prisonnier aux Etats-Unis faisait dans une prison saoudienne. Ils annoncent la mort de Farik. Une information grandement exagérée. Je me demandais d’ailleurs si quelqu’un lisant ces lignes se souvenait de qui au sein de l’ancienne cellule sait que Darwyn est un agent du FBI ? Je ne pense pas pour Ilja, mais je m’interroge sur Farik.

Ilja justement qui traverse une autre forme de torture, comme pour mieux souligner toute l’inutilité de leurs actions. En effet, sommé de solder tous ses comptes en Amérique car partant pour l’Europe quasi-immédiatement, un changement de plan de dernière minute a lieu. Sauf qu’Ilja a déjà tué celle avec qui il sortait depuis plusieurs mois. Je me demande si cette fille était vraiment nécessaire. On a un nouveau mort et un nouveau drame, certes. Mais si Ilja tenait un tant soit peu à elle, comme les scénaristes veulent le souligner dans cet épisode, pourquoi l’avoir embarquée dans son voyage pour le Canada ? D’un autre côté, cela permet de couper Ilja avec des « histoires de cœur » à fort potentiel de pathos inutile, et de le réintroduire dans la boucle. En effet, Ilja est informé qu’une nouvelle opération se prépare à Los Angeles… Celle que Darwyn gère.

Enfin, Salim apparaît comme un nouveau Tommy à bien des égards -peut-être moins stupide quand même. Des parents avec un haut niveau d’étude, certes irakiens, mais qui ignorent tout des activités de leur fils et qui vivent tranquillement à Londres. Des parents qui veulent également jouer les entremetteurs. Le choc des valeurs est grand entre une jeune femme d’origine irakienne, parfaitement intégrée dans la société américaine, et Salim. Elle réussit à offenser toutes les « croyances » de Salim en un simple rendez-vous : lui tendant la main pour le saluer, commandant de l‘alcool, parlant d‘aller dans un restaurant ne servant pas de viande hallal… Le seul vecteur commun entre les deux semble se situer au niveau du… football (européen).

Bilan : Un épisode dans lequel on commence à rentrer dans les choses sérieuses, les différents protagonistes sont réintroduits dans la mouvance terroriste. Si les storylines ne se rejoignent pas encore, elles n’apparaissent plus comme déconnectées.

La scène finale où Darwyn et Ilja apprennent la mort de Farik est très forte, à mon avis. Elle montre à Ilja un futur possible, tandis qu’elle « solde » un compte pour Darwyn. Mais cette façon de solder est sans doute très peu satisfaisante de tous les points de vue.