Diffusée sur : FX
Depuis le : 2 janvier
Avec qui ?
Courteney Cox (Friends), Carly Pope, Laura Allen (Les 4400), Jeffrey Nordling, Ian Hart, Josh Stewart.
Ca parle de quoi ?
Lucy Spiller est la rédactrice en chef impitoyable de Dirt, un magazine à scandales américain. Ses articles, tous plus intrusifs les un que les autres dans la vie privée des célébrités, sont si influents qu'ils peuvent changer leur vie quelques heures après l'impression. Elle est accompagnée dans son travail Don Konkey, un photographe particulièrement doué. (source : www.serieslive.com)
Avis
Avant de se plonger dans ce pilot, l'interrogation principale était de savoir si l'acharnement des critiques US envers la série avait un fondement. Ces très mauvaises critiques étaient-elles justifiées ou un brin exagérées ?
Au vu du premier épisode, cela serait plutôt la première option. Il aura fallu faire preuve de beaucoup de volonté pour arriver au bout de ces cinquante-cinq minutes. Le seul point positif qui se dégage est Courteney Cox. Les photos promos le laissaient entrevoir (notamment celle avec la longue robe rouge), l'actrice s'est vraiment épanouie, évoluant dans un registre très différent des rôles dans lesquels on avait l'habitude de la croiser.
Mais un fois passé l'aspect 'retour de CC depuis Friends', le téléspectateur déchante vite. Il se retrouve rapidement bombardé d'une série d'images issues de clip. On semble enchaîner scènes d'exposition sur scènes d'exposition, attendant le début réel de l'histoire, la mise en place d'un scénario... C'est peine perdue. L'absence de consistance scénaristique n'est pas une rareté (nombre de sitcoms en sont victimes). Mais dans Dirt, l'effet est surmultiplié. Pensez que ce sont cinquante-cinq (très longues) minutes qu'il faut remplir avec ce vide. D'autant que la série se présente en drama, non en tentative de comédie.
Les 'scénaristes' essayent de cacher l'inconsistance du scénario en s'appuyant sur deux thèmes aussi peu inspirés l'un que l'autre. Tout d'abord, la série revendique l'héritage FX via Nip/Tuck en nous offrant de nombreuses scènes de sexe gratuites, qui à défaut de servir l'histoire nous fait réviser une galerie de positions pour faire l'amour. Si ça permet de remplir quelques minutes, cela donne surtout l'impression de verser dans un côté racoleur inutile. Mais si le sexe pouvait à la limite se comprendre au vu de l'univers dans lequel la série s'installe, le second thème laisse le téléspectateur très perplexe. Parmi les personnages présentés, en dehors du personnage de Courteney Cox, on s'intéresse particulièrement à un photographe/paparazzo. Sa particularité est d'être schizophrène et de ne pas suivre son traitement avec beaucoup d'attention. Et après avoir imaginé tout ce background, les scénaristes sont soudain arrivés à une idée dont on se demande encore d'où ils la sortent : lui faire avoir des hallucinations qu'il partagerait avec le téléspectateur, comme voir des petites hallucinations en 3D ou un chat qui parle... Ca remplit encore quelques minutes. Mais on n'a pas la moindre idée de ce que cela vient faire exactement dans une série avec un tel sujet. En bref, cela s'ajoute à la pile déjà bien haute des mauvais choix effectués.
Cinquante-cinq minutes remplies avec du sexe, de la drogue et des fêtes, c'est un peu léger. Plein de bonne volonté, faisant preuve d'autant d'ouverture d'esprit que possible, vous vous mettez en quête d'un sens sous-jacent à cette débauche de trash. Vous cherchez derrière l'ombre d'une vague storyline qui pourrait aiguiser votre intérêt. Vous déchantez vite. Le pilot s'intéresse uniquement à deux personnages : celui de Courteney Cox et le photographe. Les autres qui sont balayés présentent une image unidimensionnelle caricaturale à l'égard de laquelle vous n'avez pas envie d'aller plus loin.
A ces multiples problèmes de fond, s'ajoutent des dialogues stéréotypés qui sonnent comme une succession irréaliste de clichés, à la fois mal inspirés et mal écrits. Vous restez consterné devant les errances scénaristiques pour le développement des "storylines", cherchant un semblant de logique à ce côté très hâché manquant de continuité.
Bilan : Au final, consternée mais presque compatissante, je me demande ce que ces différents acteurs (comme Laura Allen par exemple) sont venus faire dans cette galère. Cette série ne dépassera pas ses treize épisodes initiaux.