Un épisode poignant, très orienté drama, qui met en lumière la mâturité des adolescents et surtout qui offre encore une fois une analyse très juste des relations humaines.
Tout d'abord, les difficultés financières de la famille de Jason, entre-aperçues dans l'épisode précédent, l'amène à poursuivre en justice le coach pour obtenir des dommages-intérêts conséquents. L'action est surtout symbolique. Jason n'était plus dans l'équipe, mais continuait de jouir de son ancienne stature. La scène où le commerçant se détourne de lui comme s'il avait en quelque sorte 'trahi' la communauté est très forte. Le désarroi de Jason, mais aussi le lent processus désintégration dans lequel semble glisser sa famille, sont émouvants.
Le coach n'est pas insensible à la poursuite judiciaire en elle-même étant donné la proximité de ses rapports avec la famille de Jason. Finalement, j'ai bien aimé comme l'ensemble est traité. Cela sonne parfaitement dans le caractère du coach de ne pas en vouloir à Jason pour tout ça. D'autant que l'on capte le tiraillement de ce dernier lorsqu'il vient le voir à la fin. Ca n'a rien de personnel, mais c'est inéluctable.
Parallèlement, dans le lot des familles en ruine, il y a celle de Tyra. J'aime beaucoup ce personnage depuis le début, j'étais donc ravie de voir un épisode s'apesantir un peu plus. Les erreurs de sa mère avec les hommes offrent un parallèle avec ses propres erreurs en la matière. Comme pour mieux briser directement le parallèle, elle rejette la tentative de rabibochage de Tim. On ressent toute la rage de Tyra contre la dépendance de sa mère envers cet homme. La scène de violence dans la maison est d'ailleurs vraiment frappante. Très crue, très soudaine, elle réussit son effet d'interpeler le téléspectateur.
Autre famille dysfonctionnelle, celle de Matt. Oui, décidément, on peut comprendre Julie qui constate avec effaremment l'univers dans lequel vivent ces camarades de lycée -d'ailleurs cet aveu à ses parents, petite scène presque anecdotique, est extra. Une touche de recul très juste, accompagné de cette réaction immédiate de sa mère et du manque total de réaction initiale de son père (lol).
Le père de Matt a donc décidé de rester. Être QB a ses avantages, on peut toujours compter sur Mr Garetti pour protéger sa chère équipe, jusqu'à aller embaucher un soldat qui n'a absolument pas la fibre commerciale. Cette storyline est tout aussi tragique. Loin de soulager Matt, l'égarement du père qui continue de fonctionner en soldat est en fait un poids supplémentaire pour l'adolescent. Son père est comme un automate dans son nouveau job, comme s'il avait perdu tout dynamisme ou sens de la vie. Matt en vient donc à vouloir abréger cela, que l'on en revienne à la situation antérieure, c'était mieux pour tout le monde.
Ces passages sont vraiment touchants. Le réalisme de Matt, mais aussi le fait que pour la première fois, il soit vraiment sur le point de craquer. Très émouvant.
Enfin, Smash et Waverly continuent de se tourner autour dans une petite intrigue parallèle plus légère. Les errements amoureux d'adolescent sont généralement un domaine très balisé bien connu, et pourtant, là encore, les scénaristes font des choix très inspirés. On dépasse ce cadre a priori pour faire face à une confrontation entre deux univers qui ont très peu en commun. Le speech final de Smash, aussi en désaccord qu'on puisse être avec sa philosophie et sa façon de vivre, sonne très juste. Ces affirmations identitaires, loin de tout côté fleur bleue, débouchent finalement un traitement très mâture de cet esquisse de relation.
Bilan : Cette série continue de me suprendre dans son traitement des relations sociales, la caractérisation très juste qui est faite des personnages et l'écriture vraiment appliquée des dialogues.