En dépit d'un mode de production qui exige davantage de main d'oeuvre, de patience et avec un rendement moins élevé, le bio progresse, mais cette progression reste freinée par son prix. Une étude menée en France par le magazine spécialisé "Linéaires", et faisant les titres du journal Le monde, est assez révélatrice du sujet. Et peut être assez bien extrapolée sur le marché belge.
En moyenne, la différence de prix entre les produits biologiques et les produits traditionnels est de 58 % Même si elle s'est réduite de 14 points en deux ans, cette différence reste assez difficile à expliquer concrètement.
Premièrement, sur le marché hexagonal, les ventes de cette catégorie de produits ont triplé en 3 ans dans les grandes surfaces. Deuxièmement, les distributeurs avaient déclaré vouloir les rendre plus accessibles. Dans la réalité, les produits bio restent un produit haut de gamme dans la majorité des supermarchés.
Dans l'étude, 1100 prix ont été recensés dans les 5 plus grandes enseignes (Leclerc, Carrefour, Intermarché, Auchan, Casino) dans deux grandes villes. En fait, les stratégies de ces groupes sont forts différentes : Leclerc est de loin le moins cher, mais c'est chez Intermarché que l'écart de prix s'est le plus réduit. Ce sont surtout l'épicerie et les fruits et légumes qui ont profiter de la baisse de prix. L'élevage en revanche ne connaît pas la crise!
Même si ces produits sont plus respectueux de la planète et du règne animal, on peut tout de même s'interroger sur leur coût toujours élevé, compte tenu de l'évolution de la demande, des stimulants financiers... et même des préjugés sur leurs effets santé. Non, aucune étude ne montre à ce jour qu'ils sont meilleurs pour la santé que les produits traditionnels. Tout au plus, les différences sont très modestes. Et pourtant, il s'agit d'un argument de vente très important.
Une alternative est peut-être celle des réseaux bio locavores, qui font appel à des agriculteurs locaux avec un triple avantage: le goût, l'achat en direct au producteur et une faible empreinte écologique, sans les marges des distributeurs...
Source: Le Monde, 6 octobre 2011