« Bilan » du début de saison

Publié le 06 octobre 2011 par Passionacmilan

Après seulement cinq journées de championnat, il est évidemment trop tôt pour parler de « bilan » mais c’est tout de même important d’analyser en détail ce début de saison difficile de l’AC Milan, 15ème, à 6 points de la tête du classement (une victoire, deux matches nuls et deux défaites en cinq matches). On va tenter de connaitre les causes des problèmes rencontrés : est-ce la faute des dirigeants, d’Allegri, des joueurs, de facteurs externes…? Ensuite, nous allons essayer de comprendre quelles sont les solutions possibles pour que les Rossoneri se relèvent et vivent une saison positive.

Les chiffres du début de saison de l’AC Milan sont effrayants, surtout en sachant qu’il s’agit des chiffres des champions en titre. Quelles sont les raisons de ce faux départ?

UN MERCATO INTÉRESSANT MAIS INEXPLOITÉ
Pourquoi revenir sur le mercato? Tout d’abord parce que si on observe les autres championnats européens, on se rend compte que les leaders actuels en Italie, France, Allemagne, Angleterre et Espagne sont des clubs qui ont investi cet été. Il est vrai que le raisonnement peut-être considéré comme simpliste vu que nous sommes en début de saison et que cette théorie n’est pas toujours vérifiable. Par exemple l’Inter a investi dans le vide pendant des années ainsi que la Juventus depuis son retour en Serie A. Cette saison, la théorie de « qui dépend le plus gagne » est bien présente en Europe : en France avec le PSG, en Angleterre avec Manchester City, en Espagne c’est toujours les mêmes, en Allemagne avec le Bayern qui a bien investi et en Italie avec la Juve et Napoli. Tout ça pour en arriver à Milan qui a très peu dépensé (pour diverses raisons comme le Lodo Mondadori, les objectifs Fabregas et Hamsik qui se sont révélés être impossibles) et a pris du retard en championnat.

Le 31 aout, le mercato de Milan était considéré par beaucoup comme le meilleur de toute la Serie A, que ce soit au niveaux des experts ou tout simplement dans la presse. En ajoutant Mexès, Taiwo, El Shaarawy, Nocerino et Aquilani à l’équipe qui venait de remporter le Scudetto, Milan s’est renforcé en dépensant très peu. Néanmoins après un premier mois de compétition, on a plutôt l’impression que le mercato est raté ou du moins incohérent. Si Mexès a l’excuse d’être blessé, il y a de quoi se poser des questions sur le recrutement de Taiwo vu que l’entraineur lui préfère Zambrotta, Antonini, Bonera et même De Sciglio, remplaçant contre la Juve alors que le Nigérian figurait en tribune. On peut en dire autant pour El Shaarawy, le plus gros investissement du mercato d’été pratiquement inutilisé. On a pu l’observer et constater que c’est un grand talent, probablement pas encore tout à fait prêt mais qui peut faire la différence. Il l’a prouvé en égalisant contre l’Udinese : il a joué cette rencontre à cause des absences simultanées de Pato, Ibra et Robinho mais quand le Suédois a fait son retour, le Petit Pharaon est retourné en tribune (malgré les absences de Pato et Robinho…), notamment contre la Juventus où là aussi, il aurait pu apporter un peu de fraicheur. Pire, Aquilani a été présenté par Galliani comme Mister X et est pour l’instant complètement ignoré par Allegri (3 matches consécutifs sur le banc), préférant aligner Seedorf et Van Bommel tous les trois jours et ensuite Boateng dans des conditions physiques inacceptables. Allegri préfère même aligner Emanuelson comme milieu offensif plutôt que de faire confiance à Aquilani alors qu’il a pas mal apporté à l’équipe quand il a été aligné. Il semble y avoir un réel problème de cohérence entre les dirigeants et l’entraineur au niveau du mercato… C’est probablement le résultat de l’achat manqué d’un vrai fuoriclasse au milieu. Seul Nocerino, probablement le moins bon de toutes les recrues, est aligné régulièrement. Milan avait besoin d’un défenseur latéral gauche, d’une mezz’ala gauche et ensuite d’un milieu récupérateur pour remplacer Gattuso et Flamini. Résultat : Taiwo et Aquilani ne sont pas utilisés et Nocerino est le remplaçant du remplaçant. Les plus gros problèmes ont été rencontrés au milieu avec un trop grand nombre de trentenaires avancés et aucun renfort pour faire la différence. Il manque également un vrai attaquant de pointe, puissant si possible, pour remplacer Ibrahimovic. On termine avec le cas d’Inzaghi : il a prolongé son contrat, avant tout pour disputer quelques minutes en Champions League et Allegri ne le prend pas en considération, d’abord en l’excluant de la liste UEFA, ensuite en ne l’utilisant pas en championnat… La culpabilité est donc divisée entre les dirigeants qui pouvaient mieux faire (Montolivo par exemple + un vice-Ibra) et l’entraineur qui n’utilise pas ou mal le « matériel » mis à sa disposition. On est donc face à un mercato potentiellement intéressant mais rendu inutile puisqu’il est, jusqu’à présent, inexploité par l’entraineur.

UNE MAUVAISE CONDITION PHYSIQUE ET L’HÉCATOMBE
Le début de saison de l’AC Milan a été caractérisé par une très longue liste de joueurs blessés. Problème de MilanLab? Des préparateurs? C’est la faute à pas de chance? On ne connaitra jamais la réponse mais c’est difficile à croire que seule la malchance soit à l’origine d’autant de blessé simultanément et si prématurément. Le fait est que quand une équipe est privée de tous ses meilleurs éléments, même si elle a gagné le Scudetto la saison passée, elle ne peut faire des miracles. Les Rossoneri avaient une mauvaise condition physique à cause d’une préparation lourde, mais aussi hachée par les différentes compétitions estivales (Copa America et Supercoupe) : avec la moitié de l’effectif indisponible, Allegri a été forcé d’aligner les mêmes joueurs, certains assez âgés, tous les trois jours. La ligne médiane a beaucoup souffert avec les absences de Gattuso, Ambrosini et Flamini car Allegri considère Aquilani trop offensif pour jouer mezz’ala, pareil pour Boateng. Il ne restait donc que Seedorf, Van Bommel et Nocerino qui ont enchainé les matches tous les trois jours (la plupart du temps contre des équipes compétitives) sans la possibilité de souffler. Avec la fatigue, peu de choix et une équipe souvent inédite, Milan a bien eu du mal à exprimer un jeu décent.

LA DÉCEPTION ALLEGRI
Milan est en crise d’identité. Irréprochable la saison passée, durant laquelle tous ses choix se sont révélés être bons, entre autres, de l’exclusion de Ronaldinho à la transformation décisive du Milan au milieu robuste, Allegri a très mal débuté la nouvelle saison, que ce soit au niveau de ses choix tactiques ou techniques. Il a certes les excuses d’avoir une équipe décimée par les blessures et dans des mauvaises conditions physiques mais ce sont dans les situations difficiles que l’ont voit le travail des grands entraineurs. L’année passée, Milan a gagné le Scudetto grâce à ses victoires lors des confrontations directes : cette saison, on compte deux défaites contre Napoli et Juventus. Allegri a surpris tout le monde en déclarant qu’au football, une seule tactique suffisait pour toute une saison. Il a voulu utiliser son 4-3-1-2 à tout prix, quitte même à aligner des joueurs qui ne conviennent pas (Emanuelson MO) alors qu’il a eu la possibilité d’adapter sa tactique en 4-2-3-1 ou 4-3-3 selon les joueurs disponibles, les adversaires et / ou les situations de match. Sa rigidité tactique coute cher. Allegri a peu, pas ou mal utilisé Taiwo, Aquilani, El Shaarawy et Inzaghi en faisant preuve d’un manque de courage et en préférant insister sur des joueurs qui n’ont rien apporté, comme Bonera et Emanuelson. Allegri a tendance à ignorer certains joueurs sans raison vraiment valable. Il y a eu plusieurs cas la saison passée et il ne faudrait pas qu’il considère Taiwo comme Papastathopoulos ou qu’il continue à exclure Aquilani et El Shaarawy sans leur donner leurs chances. L’entraineur milanais a opté pour des choix parfois incompréhensibles comme aligner Bonera et Zambrotta face à la Juventus ou encore les changements Cassano – Emanuelson et Nocerino – Ambrosini, tous les deux sans aucun sens… Les résultats sont impitoyables et l’équipe joue très mal. Les tifosi n’ont aucune consolation, aucun plaisir à voir Milan jouer. Ils ont d’abord été surpris et déçus de ses choix pour la liste UEFA, ensuite par les résultats et les mauvaises prestations : Allegri est descendu dans leur estime. Un entraineur a toujours raison si les résultats parlent en sa faveur et en ce début de saison, ce n’est pas le cas d’Allegri.

LES SOLUTIONS
Tout d’abord, Milan doit profiter de la trêve internationale pour récupérer la forme et des joueurs. L’équipe a repris l’entrainement hier et plusieurs Rossoneri sont en cours de guérison comme par exemple Abate, Mexès et Robinho qui devraient être disponibles dès la reprise contre Palermo alors que Pato pourrait faire son retour le match suivant, en Champions League contre Bate Borisov. Ces deux semaines permettront également à Boateng de retrouver une condition acceptable et redevenir l’homme fondamental de la saison passée. Ces retours sont extrêmement importants : Mexès pour faire souffler les défenseurs centraux, Boateng et les Brésiliens pour apporter le dynamisme, la fantaisie et la rapidité en attaque. Au niveau tactique, le retour de tous les attaquants (et une meilleure considération vis-à-vis d’El Shaarawy) pourrait permettre à Allegri de tester Boateng en ligne médiane en attendant janvier pour avoir d’autres solutions. Il faudra aussi penser à intégrer et bien utiliser des joueurs comme Aquilani et Taiwo. L’AC Milan doit avant-tout récupérer de l’intensité et de la détermination, deux ingrédients principaux de son succès la saison passée. L’équipe doit retrouver son identité, sa concentration, sa cohésion et surtout de l’humilité. Massimiliano Allegri doit reprendre les choses en main, mettre de l’ordre dans ses idées et donner un jeu à son équipe. Le retour des blessés et l’amélioration de la condition physique générale devrait résoudre pas mal de problèmes au niveau du jeu, du mouvement sur le terrain et la rapidité d’exécution. C’est pour cela que cette pause est fondamentale : c’est durant ces deux semaines que tout se joue. Si Milan en n’en profite pas, cela pourrait se révéler être fatal alors que dans le cas contraire, les Rossoneri ont l’occasion de relancer la saison. Après ce début de saison catastrophique, Milan est appelé à réagir immédiatement et repartir sur les chapeaux de roue afin d’au moins stabiliser son retard avant de le diminuer et retrouver une place dans le haut de classement le plus rapidement possible.

Il faudra ensuite attendre le mois de janvier pour avoir d’autres solutions, avec le mercato. Malgré les arrivées d’Aquilani et Nocerino (qui devraient être de simples réserves dans un club comme Milan), le milieu de terrain reste critique à cause des blessures fréquentes et du rendement de certains joueurs qui n’est plus le même que la saison passée. C’est pour cette raison que Galliani se fait très discret, il travaille dans l’ombre pour trouver des solutions. Montolivo devrait être le premier sur la liste mais il ne peut pas être considéré comme le « sauveur de la patrie ». Beaucoup d’autres noms circulent comme L. Diarra mais surtout Khedira qui est en rupture totale avec Mourinho, sans oublier l’ »habituel » Constant. Cette année encore, le mercato hivernal sera très important pour l’AC Milan mais le mois de janvier est encore loin…

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