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"Quelle leçon un artiste contemporain peut-il tirer d’un art dont la pratique est plusieurs fois centenaire ? L’héritage enseigne un savoir faire au service de la beauté des choses, de la nature, de la grandeur de l’âme et de sa vérité. Celle de l’art y puise son identité intrinsèque. L’art japonais est indissociable du contexte historique, quant à la calligraphie, elle reste un exercice d’initié pratiqué par les lettrés, un acte de méditation et de connaissance, un geste artistique profondément pensé. Formée aux techniques picturales occidentales et plus particulièrement à celles de l’art mural, Yoko Grandsagne a renoué avec les pratiques originelles de ses ancêtres. Cela impliquait la priorité donnée à la ligne, dispensatrice d’une joie intellectuelle et physique. Une ligne que l’école Rimpa a élevé au rang insigne d’une expression fusionnelle, alliant la vie à la contemplation, la beauté à la simplicité du sujet inspiré par la nature.
Si le style Rimpa connut au Japon un rayonnement depuis son initiateur Tawaraya Sotatsu (mort en 1643), réinterprété par Ogata Korin (1658-1716), il est redevable du pouvoir poétique qui imprègne toute la culture japonaise. Les images connues de la nature inclinent celui qui les contemple au rêve ouvert sur un monde intérieur. Elles enjoignent la mémoire à une évasion visuelle et mentale à partir de variations thématiques, à une méditation qui a valeur d’éternité. L’image ne tend pas uniquement à exprimer des sensations, à réveiller des souvenirs, qu’à s’ouvrir sur l’infini. Le mot âme se confond avec le mot souffle.
Yoko Grandsagne a choisi de rétablir l’équilibre entre la nature propre de l’homme et l’unité cosmique, d’atteindre par la peinture ce point de contact avec l’éternel, communiquer avec le monde visible en interrogeant l’invisible. Elle a étudié, médité les belles peintures décrivant la nature de façon intimiste des maîtres qui l’ont précédée, pour mieux libérer sa vision intérieure. L’apprentissage de son langage est passé par l’assimilation des apparences, celles des bambous, des feuilles et des arbres, des fleurs, représentés dans leur clarté et leur simplicité pour satisfaire l’esprit, afin de retrouver l’origine du tout pour citer Emile Bernard qui en 1888 confie quêter le plaisir dans la qualité pour aboutir à l’harmonie. N’est-ce pas ce que cherche Yoko dans ses peintures qui nous offrent le dialogue constant avec les énergies vitales ?
Yoko Grandsagne magnifie le réel dans le monde de lumière du soleil, dans celui des couleurs éclatantes afin de participer à une lumière intérieure qui ne peut être le reflet d’une lumière du monde extérieur. L’emploi de l’acrylique, mêlé à la feuille d’or, à la poudre d’or qui restent la signature de l’école Rimpa, accroît la dimension poétique d’une œuvre enracinée dans une âme passionnée.
Originaire du site religieux de Nara, Yoko en a hérité la part spirituelle transposée par un geste affirmé, dense, accordé à sa conscience imaginante. L’espace du diptyque et du triptyque qu’elle pratique comme un rappel aux paravents (Byôbu) du XVIIe et XVIIIe siècle, se prête à l’envol poétique. L’espace permet la sublimation absolue pour écouter sa rêverie. Le réalisme attentif avec lequel l’artiste représente les iris est transcendé par une volonté de parvenir à la synthèse plastique, réponse à celle, naturelle, de la flore. Ce phénomène de l’esprit, associé à la conscience, rapproche des artistes d’époques et d’origines différentes. Le projet de Yoko Grandsagne de redonner vie à un mouvement entré dans l’histoire renforce ce qu’elle exprime dans son art qui se veut une fusion entre les arts d’Extrême-Orient et d’Occident. Ce que Monet a compris des estampes dont l’influence est aussi sensible chez Degas, Whistler, Redon, Lautrec, Yoko en a perçu toute la pertinence plastique et spatiale. La sinuosité linéaire de ses peintures comme principe plastique, paraphrase au réel happé par l’image poétique, dispense un rythme correspondant à la nature de l’artiste. La réalité s’y transpose et n’est plus que le prétexte et le support à une osmose avec l’univers, à un accord entre les éléments et les sentiments. Que les contours tracés avec finesse évoquent un Jardin Zen ou simulent un Envol, ou encore que les lignes flexibles et alternées du Paysage céleste se resserrent en faisceaux conducteurs de lumière, ce sont des images au fort pouvoir énergique que nous recevons. Le geste de Yoko a inscrit une ligne dont notre œil suit le mouvement du tracé, entraînant à son tour notre esprit qui le revit mentalement, repris par notre imaginaire jusqu’à la symbiose avec l’univers.
La fluidité de l’élément marin dans Vague est exprimée par un panneau traversé de vibrations transparentes posées du bout d’un pinceau souple, discret, opposées aux courbes bleues hachées, heurtées qui prennent possession du deuxième volet. Yoko en associant l’iris, symbole de la messagère des dieux et personnification de l’arc-en-ciel, à la purification et au souffle divin, rejoint la rêverie d’une âme en méditation. Si ce mot revient souvent pour intituler une peinture, il en exprime toute la quintessence au cœur d’une œuvre jubilatoire dans laquelle les forces psychiques rejoignent l’harmonie universelle."
Jusqu'au 15 décembre 2011, Hôtel Fouquet's Barrière, Paris VIIIe.
mai 2010 © Lydia Harambourg
Historienne Critique d’art
Correspondant de l’Institut, Académie des Beaux-Arts
"Four hundred years ago in Japan, Rimpa was born - an artistic movement strongly marked by Japanese culture. With her launch of " Rimpa Art " in 2010, Yoko Grandsagne wanted to bring this artistic movement back to life, whilst providing a fresh take on it and giving it a modern edge.
Originally from the Land of the Rising Sun, this artist-painter-designer cut her teeth in France at the Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts in Paris where she made her mark.
Her talent hasn't gone unnoticed by the DIOR fashion house, for whom she is going to create haute couture accessories.
Currently living in the south of France, Yoko Grandsagne presents her new creations, paintings, furniture and objets d'art at the Fouquet's Barrière Hôtel from September 4th to December 15th 2011."
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