Ma première lecture de littérature québécoise est à l’image du Montréal multiculturel que nous connaissons et aimons.Il s’agit du premier roman de Ryad Assani-Razaki, auteur d’origine béninoise,« La Main d’Iman». Je suis tombée par hasard sur ce roman en allant chez Indigo, il était posé là sur la table ronde au fond de la librairie. Je ne sais pas vraiment comment parler du livre dans sa globalité, mais ce que je peux dire de prime abord, c’est qu’il laisse présager un talent d’écriture et d’imagination incroyable. Peu importe l’histoire en elle même, c’est la description des sentiments humains, la confusion des destins, les drames qui se succèdent, la narration détaillée qui nous fait plonger dans un univers où fatalité et tragédie sont les maîtres des lieux. En vérité, ce livre m’a fait pensé à Verre Cassé d’Alain Mabanckou. Non pas, parce que le style littéraire ni les histoires se ressemblent, non. Car comme Verre Cassé vous vous sentez propulsé dans un mirage pendant les deux tiers du roman.Plusieurs voix se succèdent au cours des onze chapitres du roman dont chaque titre forme en anagramme le mot IMMIGRATION.Ce procédé qui nous fait passer d’un protagoniste à un autre, nous permet de constater au fur à mesure la complexité de l’esprit humain. Chacun est dépossédé de son propre destin et court inéluctablement à une fin programmée et implacable. Le lecteur est le spectateur passif de celle ci.Je vous le recommande pour toutes ses raisons, mais aussi pour saluer le talent d’un jeune écrivain, qui subtilement à travers son récit, dénonce la sublimation de l’Occident dans le désir d’immigration. *Le livre a été récompensé par le Prix Robert Cliche