Actuellement, et on ne saurait mieux faire que de s'en réjouir, souffle un vent de liberté sur les peuples opprimés par des potentats forts de leurs assises acquises au cours des dernières décennies. Du Proche-Orient à l'Asie sans oublier l'Amérique du Sud, des hommes et des femmes se lèvent pour crier leur misère face à des pouvoirs qui les affament et les confinent à la misère tandis qu'eux-mêmes et leurs affidés croulent sous les richesses accumulées. Fortunes à ce point scandaleuses qu'il faudrait des générations et des générations de tyrans et dictateurs pour "espérer" en venir à bout. Nous ne pouvons que nous réjouir que chutent ces régimes que la plupart des états occidentaux ont contribué à maintenir en place car leur exercice du pouvoir par la force nécessitait les armes que nous leur vendions sans parler des obscurs pouvoirs protecteurs contre de fallacieuses craintes culto-intégristes que nous leur prêtions. Si l'on ne se réfère qu'au continent africain, 300 milliards de dollars sont consacrés chaque année aux budgets militaires des états lorsqu'on estime qu'un dixième de cette somme suffirait à éradiquer la famine et les maladies; ces chiffres n'appellent pas à commentaires !
On sait toutefois la grande difficulté qui existe dans la substitution d'un pouvoir par un autre avec tous les espoirs que l'on place dans le fléau de la balance côté "ça ne pourra pas être pire !". L'Histoire, hélas, a démontré que ce n'était pas toujours le cas et que l'exercice du pouvoir peut autant tourner les têtes que l'argent qu'il draine dans son sillage. les exemples sont légion de révolutions prétendument populaires qui ont accouché de régimes aussi sanglants, voire plus, que ceux qui les avaient précédés. La Nature de l'Homme serait ainsi faite qu'Il brûle très vite ce qu'Il a adoré : ses semblables et les grandes idées progressistes. Souhaitons que les têtes qui tombent depuis quelques semaines soient rempacées par des polyvirats tels que les aimait Rome car on plus on croise les pouvoirs moins ils risquent de s'échapper.
Mais puisqu'ici tout se lie par ce qui ce qui se lit, je voudrais, pour demeurer au coeur du sujet, faire l'apologie d'un ouvrage que j'ai achevé il y a peu et dans lequel j'ai ressenti une très grande force narratrice sur un sujet traité d'une manière particulièrement intelligente. Inutile bien sûr d'encenser la plume d'André Makine, déjà couronné par le prix Goncourt pour "Le testament français", j'axerai plus mes louanges sur le thème abordé et traité de remarquable façon. Un chef d'oeuvre de la littérature franco-russe que je recommande à tous ceux qui aiment les belles histoires d'amour... et leurs à-côtés tragiques : "La vie d'un homme inconnu".