Evol

Par Balder

La fabrique de la ville dans la ville. Evol nous embarque, dans une Allemagne de tours, de barre d'immeubles aux façades post-soviétique découpées dans des pochoirs superposés sur des débris urbains inanimés, boîtiers électriques, pan de béton, bouts de tôles abandonnées, lieux erronés dans dans des espaces corrosifs où tout le monde passe, mais où personne ne va. Métamorphose des surfaces, très souvent du carton, découpages géométrique, cadenassé par l'austérité d'une urbanité aux apparences désolantes mais dotée de fenêtres derrière lesquelles s'invite la vie, en transparence et ombres portées. Architecture hermétique en constante mutation Evol ira jusqu'a créer une ville transportable de 80 mètres carrés, exposée d'Amsterdam à Miami, offrant ainsi la possibilité aux visiteurs d'entrer de plein pied dans la structure, de devenir les résidents de l'oeuvre, d'être happé par la densité obsédante et un peu obscure de ces rues rectilignes, vestiges de ces quartiers de l'ex RDA restituant une atmosphère tendue, épaisse, où chaque respiration est estompée, presque tue, de peur d'être interprétée de manière équivoque par l'oeil déshumanisé de l'ancienne Stasi. Visiteur, voyeur... la vue d'en haut est infalsifiable, conglomérat des ruines d'une ancienne centrale électrique réorganisé en quartier vertical, alignement périphérique d'un terrain vague avec pour toile de fond la ville réelle repoussant les limites, d'un horizon décharné par une perspective lancinante et éteinte, le pied avance entre les barres, le corps rase les façades, un oeil épie et l'autre guette pour ne pas être vu. Chacun y glisse à sa manière, regards, silence, interrogations. 

Balder

Travaux en images ici, 

http://www.flickr.com/groups/937521@N23/

Le site officiel d'Evol est en lien sur la page d'accueil de ce blog