A TROIS JOURS DES PRIMAIRES, UN 3e DÉBAT SINON DÉCISIF, DU MOINS CONSTRUCTIF

Publié le 06 octobre 2011 par Letombe

A trois jours du premier tour des Primaires, durant deux heures et vingt minutes, Martine Aubry, Manuel Valls, Jean-Michel Baylet, Arnaud Montebourg, François Hollande et Ségolène Royal se sont donc retrouvé hier soir sur le plateau de BFMTV. Après la gouvernance européenne, la gestion de « l'Europe telle qu'elle est » et la nécessité de travailler avec l’ensemble des Etats, les responsables socialistes ont abordé la stratégie pour défendre l’emploi sans pour autant opposer la liberté d’entreprendre et la nécessité de l’Etat de reprendre toute sa place en fixant des règles et en les faisant respecter. « Il faut, précise François Hollande, qu'il y ait des sanctions économiques et financières contre des entreprises qui sont identifiées. Il faut intervenir car il s'agit d'industries qui ont encore un avenir. Mais il faut aussi porter une volonté en ayant une politique industrielle, avec des secteurs stratégiques ».

Sur les retraites, l’engagement socialiste de revenir à la retraite à soixante ans fut largement commenté. « Celles et ceux qui ont cotisé 41 annuités pourront partir à 60 ans, précise le Président du Conseil général de la Corrèze, avec « en 2013, la remise sur de bons rails de la réforme Fillon » en intégrant les notions de pénibilité, la spécificité des femmes et, évidemment, la recherche de financements qui ne pourront se limiter aux seules cotisations. Cependant, pour lui, si l'espérance de vie allonge, la durée de cotisation devra également s’allonger. S’agissant de la santé et des hôpitaux, de la désertification rurale, la réforme de la tarification semble s’imposer à tous tout comme la notion de service public, l'abrogation de la loi Bachelot et le plafonnement des honoraires.

Des services publics à l’école, la transition était aisée. Sur ce point, tous ont convenu de l’importance du chantier avec une convergence entre Arnaud Montebourg et François Hollande qui, le premier, avait proposé le recrutement sur cinq ans de 60 000 professeurs. L’école ses moyens, la formation des enseignants, la réforme des rythmes scolaires et la transformation du système éducatif ont tout aussi logiquement amené le débat sur la République, « sur le vivre ensemble » pour François Hollande pour François Hollande et la nécessité de régler dans les banlieues les questions d’emplois, de logements, de laïcité et de sécurité.

A la question « pourquoi me choisir ? » posée par Olivier Mazerolle, chacun a pu faire valoir sa spécificité et prévaloir ses choix « en votant utile le 9 octobre » pour Jean-Michel Baylet, « en tenant le cap » comme Arnaud Montebourg,  « en se saisissant du bulletin de vote des Primaires » ; « en prolongeant, selon Ségolène Royal « la belle histoire des Présidentielles ». Pour François Hollande, « l’heure est au changement, avec une grande cause, celle de la génération qui arrive. En confiance ». « Redresser la France et son rayonnement, restaurer l’Etat de droit » : tel fut le dernier message délivré dans ces Primaires par Martine Aubry avant que Manuel Valls n’en appelle à « une alternance, sans fausses promesses, dans le respect de la vérité ».

Jean-Jacques Thomas