Repérer plus tôt pour mieux prendre en charge le surpoids et l'obésité, c'est une croisade que lance la Haute autorité de Santé (HAS), en rappelant ses recommandations pour l'enfant, l'adolescent et l'adulte aussi. Car il n'est jamais trop tard. Un réflexe de base, le calcul de l'IMC, à effectuer, en premier lieu par le médecin généraliste. Retour sur des recommandations qui doivent permettre aux professionnels de santé de mieux dépister pour mieux orienter.
En France, 15 % des adultes et 3,5 % des enfants présentent une obésité, 32 % des adultes et 14,5 % des enfants sont en surpoids, soit un adulte sur deux et un enfant sur cinq en excès de poids. Chez les enfants, si la situation est installée à la puberté, le risque de rester en surpoids ou obèse est élevé (entre 20 et 50% avant la puberté et entre 50 et 70% après la puberté).
Les conséquences du surpoids et de l'obésité sont nombreuses et parfois graves, rappelle la HAS : augmentation du risque de diabète, de maladies cardio-vasculaires, conséquences morphologiques et esthétiques, stigmatisation, retentissement psychologique, etc.
2 recommandations de bonne pratique : Une dédiée à l'adulte, l'autre à l'enfant et à l'adolescent, sont publiées par la Haute Autorité de Santé. Elle publie également des outils d'aide au dépistage et à l'accompagnement destinés aux médecins et aux patients.
L'IMC, le réflexe de base pour repérer le surpoids et l'obésité : La HAS recommande le calcul systématique de l'IMC chez tout patient quel que soit son âge, sa corpulence apparente et le motif de la consultation. Chez l'adulte, pour un IMC entre 25 et 35 kg/m², l'examen devra être complété par la mesure du tour de taille. Chez l'enfant, au-delà de ce simple calcul, la courbe d'IMC doit être tracée dès les premiers mois de la vie et surveillée attentivement au minimum 2 à 3 fois par an à la recherche de signes d'alerte : ascension continue de la courbe IMC, rebond d'adiposité(2) précoce ou changement rapide de couloir vers le haut. C'est le médecin généraliste qui doit, le premier, déclencher la prise en charge des adultes en surpoids ou présentant une obésité.
L'éducation thérapeutique du patient est une étape indispensable avec un suivi régulier et prolongé d'au moins deux ans. Elle doit intégrer une éducation diététique, des conseils sur l'activité physique et la sédentarité, ainsi qu'un accompagnement psychologique. L'objectif est de changer les habitudes tout en tenant compte des aspects socio-économiques et en évitant tout discours culpabilisant ou stigmatisant. Un changement d'habitude est préférable à un objectif de perte de poids à court terme. Ainsi, les régimes amaigrissants ne sont pas recommandés, quelle qu'en soit la nature car ils sont nocifs et inefficaces à long terme. En revanche, une activité physique d'intensité modérée mais régulière et un accompagnement psychologique permettent, la plupart du temps…de se passer de médicaments.
Source: HAS Recommandations pour l'enfant et l'adolescent, pour l'adulte
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