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Voici un épisode de remise en route qui souffle le chaud et le froid. On ne s'ennuie pas, le rythme est plaisant à suivre avec des dialogues dans le pur style de Grey's Anatomy comme j'adore. Les scénaristes prennent un malin plaisir à multiplier les retournements, nous envoyant dans diverses directions, pas toutes forcément toutes très judicieuses a priori.
Commençons par Meredith qui se remet de la mort de sa mère, ainsi que de son expérience de noyade... Classiquement, elle affirme que tout va bien à son entourage. Cependant, le réel ressort de sa storyline n'est pas tant son affectation en elle-même, mais plutôt la réaction de sa "seconde famille" : son père et sa belle-même qui s'inquiètent pour elle. Du refuge dans le placard jusqu'au soutien sa faille de Derek, redevenu le "perfect boyfriend", Meredith finit par les inviter à un dîner chez elle. La relation entre elle et son père est toujours aussi tendue, mais reposant sur une sorte de malaise réciproque, de temps perdu irratrappable. Aucun ne sait vraiment comment tenter de se reconnecter, comment effacer les préjugés qui ont grandi au fil des ans. Un début de solution viendra de leurs "moitiés". La belle-mère de Meredith, qui a toujours été sympathique, essaye de détendre l'ambiance, offrant à Meredith patience et compréhension, ainsi qu'une perspective différente de la situation.
Derek se charge d'un petit échange de conseils avec le père de Meredith autour du compteur d'électricité ("conversation entre hommes" par excellence ?). C'est que Derek tout au long de l'épisode traverse finalement plus de remous émotionnels qu'on ne pourrait l'imaginer si on se contentait d'un bilan synthétique des apports de l'épisode. Une amie malade vient de New York pour se faire opérer d'un cancer. Or, sa maladie nécessite de régulières opérations chirurgicales qu'elle ne souhaite plus continuer. Derek lui propose une opération risquée, où elle peut perdre la vie, mais elle peut également guérir définitivement. Emouvant dans son discours pour la convaincre, Derek l'est encore plus après l'opération. Si c'est un succès, il est passé tout proche de la perdre. N'a-t-il évoqué l'opération pour impression pour impression le chirurgien si célèbre venu obsverser l'hôpital, le docteur Marlowe ? Toujours est-il que Derek est troublé, et même si ses troubles éthiques sont loin d'être les plus théâtraux, ils apportent un petit plus, complément contribuant à l'équilibre de l'épisode.
Le docteur Marlowe, justement, est un des faiseurs de trouble du jour (et peut-être plus ?). Tout d'abord, la fan d'A la Maison Blanche que je suis était plus que ravie d'avoir ainsi l'occasion de retrouver Roger Rees (l'inénarrable Lord John Marbury) dans le rôle de ce chirurgien réputé. Sa seule présence suffit à exacerber l'esprit de compétition des différents chirurgiens qui ne reculent devant rien pour se faire remarquer. En résulte une série de disputes hautes en couleur dans les couloirs sous le regard consterné, un brin inquiet, du chef, qui confie à Bailey que, non, décidément, aucun ne lui semble convenir pour son poste... Mais si les tensions s'accroissent dangereusement entre les titulaires, ce n'est rien par rapport à celles que génère Marlowe dans le couple de Cristina et Burke. Car il s'avère que Burke n'est pas le premier chirurgien cardio-vasculaire renommé pour qui le coeur de Cristina aurait chaviré. Marlowe était son professeur... Ils eurent une relation de... trois ans. La nouvelle est rude pour Burke qui soudain ne sent ni très spécial, ni très désiré. Quelle part de Cristina est réellement amoureuse de lui ? Ne voit-elle pas simplement en lui une sorte de mentor ? D'autant que Marlowe ne fait rien pour arranger les choses, au contraire, provoquant Cristina comme Burke avec ses remarques. Cristina ne croit à l'institution "mariage". Elle a quitté Marlowe au bout de trois ans sans se retourner... Soudain, Burke n'est plus si sûr son engagement. Ce qui conduit finalement Cristina à venir dormir chez Meredith.
Une scène à souligner est son arrivée. Initialement prévue pour offrir à son amie une porte de sortie si son dîner se passait mal, c'est finalement une vraie crise qu'il faut gérer. "Okay, no, this isn't a fake crisis. This is a real, "my ex is about to ruin my impending marriage" crisis." C'est enlevé, drôle tout en jouant à merveille sur les ressorts du soap. Toutes ces petites scènes qui ponctuent cet épisode, avec les remarques plus distantes des personnages vis à vis des situations, sont assez réjouissantes.
Pour assurer la bonne centralisation et intéraction de toutes les storylines, Alex aménage même dans la maison. De quoi concentrer un peu plus ces mini-drames. Reste que j'aimerai voir ce personnage plus exploité. Encore une fois, il reste détaché de toute l'agitation amoureuse ambiante, toujours très impliquée auprès de sa patiente enceinte défigurée et amnésique, qui n'a toujours pas été identifié. Le lien qui est en train de se nouer entre eux devient fort. L'opération que Mark pratique sur la jeune femme met en danger la vie du bébé, à la grande colère d'Addison. Pour autant, c'est toujours vers Alex que se tourne résolution la patiente. En revanche, ceux qui ne donnent pas dans la retenue, c'est l'éternel trio Izzie-George-Callie. Les états d'âme et complets retournements de sentiments égocentriques d'Izzie et George finissent par m'épuiser au-delà de la lassitude. George découvre que Callie est une "héritière". Elle a de l'argent et dépense 2,500 dollars par semaine pour leurs frais d'hôtel. La contribution de 200 dollars de George parait bien maigre. Le voilà qu'il réagit plus que vivement, s'élevant contre les "mensonges par omission" de "sa femme". On devine rapidement où tout ça va nous mener lorsqu'Izzie, ayant entendu Meredith parler de cette nouvelle, lance une petite pique cinglante et détournée comme elle a le secret, en pleine salle d'opération, à Callie. Au fond, on ne peut que plaindre Callie de s'être retrouvée à devoir gérer deux internes qui n'ont pas encore fini leur adolescence avec tous leurs changements d'humeur... George et elle se disputent -à nouveau. Or cette fois, Callie mentionne vraiment ce qui l'inquiète : le fait qu'Izzie ait des sentiments pour George, ce qui expliquerait son attitude. Lâcher cette affirmation tout haut, c'est en quelque sorte une grosse ficelle que les scénaristes se tendent à eux même. George aggrave son cas en affirmant qu'une "top model" comme Izzie ne serait jamais intéressé par un gars comme lui. Que pourrait-il dire de plus blessant à cette pauvre Callie dont on se demande bien comment elle a pu se laisser entrainer dans cette aventure. Elle le met dehors, ce dernier va naturellement tenter de mettre les choses au point avec Izzie... Pour oublier leurs rudes journées, ils boivent... et finissent par coucher ensemble, passablement saoûle. Ainsi se termina le mariage de George (car d'une façon ou d'une autre, Callie le découvrira, même si George tente de le lui cacher). Izzie et George ? Tiens, voilà une paire que les scénaristes n'avaient pas encore essayé. On va finir avec des relations de plus en plus étranges si du sang neuf, avec de nouveaux personnages, n'est pas bientôt amenée dans cette série...
J'ai beaucoup de mal à imaginer George et Izzie, ensemble. C'était une amitié quasi-fraternelle, sans tension sexuelle. Etait-il vraiment nécessaire de les associer ainsi ? Une rude journée, un besoin d'oublier, une soirée trop arrosée... Un enchaînement d'évènements qui les mène donc le lendemain matin dans le même lit. Reste un seul hic devant ces actes irresponsables : what's next ?