Hier soir, la Fox diffusait le dernier épisode de la saison 2 de Prison Break réunissant tout juste 8 millions de téléspectateurs, un résultat d'audience très moyen. A fortiori pour une fin de saison.
L'épisode en lui-même est un condensé de tout ce qui fait la série, en bon comme en mal... Enfin, surtout en mal.
Comme les trahisons et les morts continuent de s'aligner à vitesse exponentielle, tout le monde profite de ce séjour imprévu au Panama dans ces décors de vacances.
Evacuons le pire dès le début : Sucre et ses litres de sang perdu, qui court après Bellick hanté par l'image de Maricruz toujours enfermée au Mexique là où Bellick a dit l'avoir laissée... Ce personnage est un boulet chronique. C'est trop pathétique pour arriver même à être drôle.
Malgré tout, il y a une ou deux scènes qui m'ont fait éclater de rire. Si la première saison était un divertissement à suspense, cette seconde saison aura été placée sous le signe de la comédie. Je ne sais pas s'il est normal qu'un épisode de Prison Break arrive à me faire autant rire qu'un épisode de 30 Rock, mais là n'est pas le débat du jour.
Entre joyeux n'importe quoi, invraisemblances et incohérences à outrance, et tout un tas de décédés... Prison Break lorgne sur sa grande soeur 24.
Parmi les multiples rebondissements de ce final, Kellerman disculpe Sarah en témoignant à son procès, s'incriminant du même coup en mettant à jour la "conspiration". Voie de suicide détournée, la voie directe n'ayant pas fonctionné. Puisque sur le chemin de la prison, des bonhommes armés sont introduits dans le fourgon qui le transportait pour venir tester leurs automatiques derniers cris. Paul Adelstein obtient ainsi son ticket de sortie pour aller se promener du côté du spin off de Grey's Anatomy et d'Addison (qui est sans doute de meilleure compagnie)... Comme on a une fusillade, mais pas de corps (premier réflexe du téléspectateur dans cette hypothèse : la méfiance), je suppose que sa mort 'effective' dépendra du succès du projet...
Son témoignage a pour conséquence immédiate d'innocenter Sara -ben oui, l'existence de Kellerman est sensée avoir été rayée de la surface de la Terre, mais un tribunal parfaitement croit sur parole un bonhomme sorti de nulle part. D'accord, il arrive avec des preuves et toute la conspiration documentée... Le téléspectateur fronce un sourcil perplexe. Mais, mazette, vous voulez dire qu'on a courru après ce fichu enregistrement inutile de la présidente contant fleurette incestueuse avec son re-décédé-de-frère pendant cinq épisodes alors que ce brave Kellerman avait tout à portée de main ?
Non, je ne suis pas sarcastique.
Lincoln aussi est libre, toutes les accusations sont levées. En voilà du système judiciaire réactif et efficace. Une fois condamné, vous n'avez même pas besoin d'être rejugé pour être innocenté...
Toute contente, Sara arrive au Panama (où ils se sont tous prévus une party privée entre survivants à l'hécatombe de la saison) pour annoncer la bonne nouvelle. "We did it !" Youpi. On sabre le champagne, mais l'épisode n'en est même pas encore aux deux tiers... Le téléspectateur reste lui sur ses gardes. Et qui surgit, l'arme au poing, le sourire aux lèvres ? Mr Kim déclarant d'un ton automate : "La compagnie n'en a pas fini avec vous." ^_^ *moment où on éclate de rire* La scène la plus drôle de l'épisode ! Ce ressort dramatique surexploité et mis en scène avec un théâtralisme tellement exagéré est véritablement tordant.
Mr Kim s'apprête à tuer Linc ("parce qu'un seul frère l'intéresse"), mais Sara, oubliée dans le bâteau, veille et l'abat alors qu'on entend déjà au loin les sirènes des voitures de police. Un cadavre inexplicable sur les bras alors que les autorités arrivent... Comment ça, ça vous rappelle quelque chose ?
Cette invasion américaine a été un véritable cataclysme sur le Panama. Nos héros ont dû multiplier par deux les chiffres de la délinquance en un séjour de quelques jours.
Nous voilà donc revenu quasiment au point de départ. Et nos trois compères s'enfuient... Mais là bas, la police n'est pas aussi aisément dupée que le FBI. Ils coincent Sara et Michael, lequel s'arrange pour se faire arrêter à la place de sa dulcinée.
Alors qu'il pleut à torrent (pour accentuer le côté sombre du moment), il est conduit à "Sona". Un nom qu'on a entendu pour la première fois il y un ou deux épisodes mentionné par Mr Kim et son patron... mais soudain devenu le mystère numéro 1 de la série, vu que la "conspiration" est désormais dépassée. Sona où Michael retrouve... Mahone... qui s'est fait arrêter avec la drogue qu'il avait planqué sur son bâteau.
Qu'est-ce que Sona ? Hmm... Une sorte de prison manifestement pas aux normes internationales. Un lieu où on mène des "expériences" ? C'est en tout cas un endroit ayant un rapport avec la Compagnie qui veut quelque chose de Michael...
Donc, on finit sur une sorte de cliffhanger qui n'en est pas vraiment un, ressemblant à un improbable mélange entre Lost et 24... Ne me dites pas que c'est tout ce qu'ils ont trouvé pour remplacer la 'conspiration' contre Linc en guise de trame principale. Ce n'est même plus ridicule à ce niveau-là.
Bilan final: I dit it ! (le bout de la saison !)
Prison Break, c'est devenu vraiment très comique... Les incohérences sont devenues des énormités... Et tout ce joyeux monde continue de s'entretuer au milieu des retournements de veste et des multiples trahisons.
J'avoue que la saison 3 ne me tente vraiment pas. C'est marrant un temps en le prenant au sixième degré, mais dans la durée... D'autant que cette saison 2 aura repoussé les limites de ma patience à leur maximum...
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