La première chose qui frappe le téléspectateur (ou plutôt la deuxième après une violente explosion -à nouveau- en ouverture d'épisode pour introduire le cas scientifique du jour), c'est un nouveau générique. Je suis une traditionnaliste sentimentale qui n'est pas toujours une grande fan des évolutions dans ce sens, mais si le générique initial vous glaçait en vous présentant une affaire typique du Norbac, le nouveau est plus personnalisé et travaillé, avec les noms des acteurs associés à leur personnage -ce qui permet de faire le point sur les évolutions du casting depuis la saison dernière. Caroline et Jill ont disparu, tandis qu'une nouvelle scientifique, Rachel, a été embauchée.
Ce double épisode s'ouvre six mois après le final de la saison 2. Plutôt convaincant, j'avoue que cela fait tout d'abord un bien fou de retrouver certains personnages et l'ambiance du laboratoire. ^_^ Mais beaucoup de choses y ont changé. Tout d'abord, c'est Wes qui a été promu, en grade et en nombre de lignes de dialogues par le même occasion. Car la seule personne dont on est rapidement fixé sur le sort est malheureusement Caroline. Le NorBac sans elle, j'ai du mal à l'imaginer, tant elle incarnait justement la stabilité du laboratoire. C'est pour cela que, si le choix de Wes en remplacement, apparait un peu surprenant au vu des derniers épisodes de la saison 2, il permet surtout au téléspectateur de garder une continuité sur ce plan. Cela évite d'introduire un personnage dont il faudrait prendre le temps de poser les bases. Le personnage de Wes avec ses ambiguïtés est connu, c'est l'occasion de l'approfondir. Comme pour tous les scientifiques, il est encore très touché par la tragédie. Un coup de téléphone qui était destiné à Caroline le boulverse et m'a suffi pour réviser mon jugement sur ce personnage que j'ai toujours trouvé un peu trop fade. Je suis curieuse de voir ce que ça va donner pour la gestion du laboratoire en lui-même.
Reprendre six mois après est une façon d'éviter l'introduction de Rachel. On la découvre déjà installée et au travail, pour une mise en route plus rapide. En revanche, pour nous la présenter rapidement et poser son background, les scénaristes ont eu l'idée, qui pouvait partir d'une bonne intention initialement, de lui offrir sa propre "enquête", storyline parallèle, sur une adolescente, fille de sénateur, qui aurait tué un ami de son fils, mais l'ADN ne parvient pas à le prouver. Cette histoire un peu faible et à l'intérêt relativement limité semble surtout servir de prétexte pour introduire le personnage de Rachel. Mais en parallèle du reste, cela offre un temps mort non négligeable.
La storyline principale est centrée sur une bactérie qui amène le corps humain à exploser de l'intérieur, avec un David véritablement à la dérive. On a déjà vu ce dernier dans des spirales autodestructrices et des phases de dépression, mais il n'avait jamais à ce point perdu le contrôle. Cherchant peut-être à faire concurrence au docteur House, il ingère antidépresseurs et autres antalgiques comme des bonbons et mélange le tout avec de l'alcool. Il est devenu totalement insomniaque et a des hallucinations autant que des flashbacks. Si lorsqu'il est de mauvais humeur, il est de manière générale impossible à vivre, dans cet état-là, son aggressivité, son arrogance et son manque total de diplomatie battent tous les records. Le problème est que sans Jill, sans Caroline... il n'y a plus personne pour l'empêcher de disjoncter, alors qu'il passe les deux épisodes à tituber saoûl et stone. Car ce n'est pas seulement l'explosion du laboratoire qui pose problème. Son père est mort alors qu'il avait supplié David de tester sur lui le traitement expérimental contre la maladie d'Alzheimer. C'est beaucoup à supporter en six mois. Et justement, David ne le supporte pas. Il a des hallucinations de son père vivant toujours chez lui, il refuse de faire son deuil.
Or en parallèle, Bob et lui ont ingéré le coktail mortel qui a fait exploser les six scientifiques retrouvés carbonisés dans un mystérieux laboratoire aux Etats-Unis. En cherchant à développer une énergie alternative, ils ont créé une arme autodestructrice incroyable. Le danger de mort que Bob et lui encourrent achève d'abattre les dernières digues de défense de David, qui finit hospitalisé avoir pris de manière fort peu prudente un traitement expérimental. Carlos se révèle non seulement un véritable ami, mais surtout la voix de raison avant qu'il ne soit trop tard pour son patron. (Les médecins de l'hôpital ont dû rester épatés par les doses de drogue en tout genre dans le sang de David) Toutes ces scènes d'amitié sont émouvantes et bien retranscrites. Finalement, David finit le dernier épisode en entrant dans une clinique de désyntoxication.
Bilan : Un retour de très bonne facture mais très sombre. Tout le monde au laboratoire reste profondément marqué par les évènements passés. Les relations entre eux sont toujours un plaisir à suivre. Bob en particulier est resté le même, même si ses yeux ont souffert lors de l'explosion. Le seul bémol de l'épisode serait sans doute la storyline de Rachel, mais elle a pour fonction de présenter le personnage, donc ce n'est pas grave. Elle s'insère d'ailleurs parfaitement dans l'équipe, une présence qui ne bouscule pas, une évolution dans la continuité. Reste le fil rouge marquant des épisodes qui consiste en la déchéance de David qui a perdu beaucoup en six mois, et la plupart de ses repères. Un David détestable, mais dont l'attitude crie si fort sa douleur en même temps qu'on ne peut lui en tenir rigueur, au contraire. On prend du recul comme Carlos et on s'inquiète plus qu'autre chose de savoir s'il y aura quelque chose ou quelqu'un pour arrêter dans cette spirale.
Un bon retour donc. ^_^
En Bonus - Le nouveau générique de cette saison 3 de ReGenesis :