Une saison qui se termine en beauté : ne reste plus qu'à prier pour qu'une saison 2 voit bel et bien le jour. Parce que Friday Night Lights figure sans conteste dans le top 3 des meilleures séries qui ont vu le jour au cours de cette saison 2006-2007. Alors que l'heure des bilans approche et que les conclusions très contrastées s'impose, voilà un petit bijou de série qui mérite toute votre attention.
C'est une série d'où se dégage une telle authenticité, une telle justesse et une telle spontanéité, une chronique de vie contée si simplement qu'elle ne saurait vous laisser insensible. Les personnages sont dépeints avec subtilité, les relations humaines sonnent tellement réelles. La caractérisation d'ensemble vous offre une expérience télévisuelle à ne pas manquer.
Review de l'épisode :
C'est donc la finale, et c'est grandiose. L'effervescence en ville où c'est quasiment l'exode vers la ville où se jouera le match. L'excitation communicative que l'on suit à travers l'épopée de Landry. Tyra lui demande initialement une place dans sa voiture, uniquement pour elle. Quatre billets plus tard, sa soeur et sa mère s'incrustent. Avec la grand-mère de Matt récupérée en chemin, cela nous offre des scènes irréalistes tellement drôle, où ce pauvre Landry, abandonnant la mort dans l'âme les chocolats aphrodisiaques à la mère de Tyra, découvre avec effarement l'envers du décor : des conversations de filles hystériques, chantant à tûe-tête tout en parlant de ménopause. Sacrée grand-mère de Matt. ^_^ C'est aussi l'occasion d'une confrontation entre Lyla, tombée en panne sur la route, et Tyra. Si différentes et si semblables à la fois, elles ont en commun leur force de caractère et leur fierté. D'autant qu'au fil de la saison, chacune à gagner en indépendance, s'affranchissant des hommes de leur vie, se révoltant en quelque sorte contre les influences qu'elles avaient jusque là acceptées comme voies de socialisation.
La nouvelle de la signature du coach à TMU devient publique la veille de la finale. C'est l'effondrement au sein de l'équipe qui ressent un profond abandon. Mais c'est aussi l'occasion pour Eric de justifier ses choix. Ce n'est pas du pur mercantilisme, ni une ambition déchaînée, c'est un rêve de gosse. C'est un but qu'il voulait atteindre. Et c'est la force de la série de nous poser ces différentes vues sur une même situation, fatalement inconciliables, toutes aussi sincères, simplement s'inscrivant dans des perspectives différentes. Ca sonne si juste. Tami est restée sur sa position de ne pas vouloir déménager. Cependant, une nouvelle information vient perturbée la donne : elle découvre qu'elle est enceinte. Une annonce typique pour la série, joie surprise et spontanée, réconcilie les deux époux. Mais comme Eric revoit ses plans, qu'il fait à Tami la plus belle déclaration qu'elle puisse espérer, encore une fois, la série choisit de nous montrer un couple uni jusque dans les contradictions. Car au nom de son affection pour son mari, elle refuse qu'il abandonne son rêve. Nouvelle divergence, mais dans un dialogue constant, un échange de vues qui décrit tellement ce que devrait être le mariage. Leur relation est tellement équilibrée, quasi parfaite jusque dans leurs oppositions. Ils sont souvent en désaccord et pourtant, c'est sans doute un des couples les plus stables jamais mis en scène. Parfait jusque dans l'imperfection. C'est justement tout l'intérêt de ces deux personnages, qui les rend si vivants.
Le football est encore une fois traité de manière excellente. Il y a tout d'abord, l'avant-match avec ses déclarations "choc". Voodoo qui provoque, Smash qui envoie des piques sans sourciller et Matt... tellement Matt... incapable de rentrer dans ce jeu médiatique, toujours désespérément honnête. La révélation du départ du coach perturbe la cohésion de l'équipe, mais elle lui donne également le moyen de s'en affranchir, de démontrer qu'une véritable équipe s'est constituée au fil de la saison, qu'elle a une mécanique propre que le coach a permis de trouver, mais qui peut désormais se révéler elle-même. La finale se déroule de manière classique dans toute fiction sportive : menés au score, donnés perdant, une remontée extraordinaire, un stade (et un téléspectateur devant son écran) en délire. Et une victoire au bout. Mais la symbolique de cette équipe se retrouve dans la dernière action, celle qui leur permet de gagner. C'est une action collective (Matt-Smash-Tim), choix tactique que les trois proposent au coach qui leur laisse carte blanche.
Puis, vient la conclusion. La parade d'honneur, le défilé dans les rues de Dillon, qui vous ancre dans la tête cette chanson "I was living in a devil town..." et vous donne des frissons. Superbe fin, de la saison sportive comme de la saison de la série. Synthèse et communion entre tous les protagonistes, au-delà des oppositions et des coups de sang qui ont émaillé la saison. L'au revoir du coach à l'équipe est également parfait. Après la célébration, à la radio, les débats sont repartis sur la mentalité du coach en raison de son départ. L'équipe s'était trahie, mais elle ne peut que rendre hommage à ce qu'il a réussi à accomplir avec eux. Jason qui leur donne un discours, c'est un passage de relais. Matt qui est le premier à applaudir au coach, malgré toutes les implications personnelles que son départ aurait pu générer pour lui et Julie si Tami n'avait pas décidé de rester, c'est aussi tout un symbole. Et la musique résonne encore dans votre tête quand vous éteignez votre poste...
[Bonus] Les scènes finales qui vous donnent des frissons - "Devil Town" en fond sonore.
I didn't know it was a devil town
Oh lord it really brings me down about the devil town
All my friends were vampires
I didn't know they were vampires
It turns out I was a vampire myself in the devil town
Pendant que cette chanson hante mes nuits, je guette les signes et les rumeurs du renouvellement de la série. Pour le moment, Ausiello comme Kristin répandent des échos positifs. Mais on ne sera fixé définitivement que le 14 mai prochain, jour où NBC fera ses annonces officielles. Go Panthers !