Critique Ciné : Flypaper, quand un braquage en cache un autre...

Publié le 05 octobre 2011 par Delromainzika @cabreakingnews

Flypaper // De Ron Minkoff. Avec Patrick Dempsey, Ashley Judd et Tim Blake Nelson.


Comme toute bonne comédie policière de braquage de banque, Flypaper doit se démarquer des autres. Cependant, il faudra au film presque une heure pour vraiment être hyper original et nous prouver ce qu'il a dans le ventre, afin de devenir très intéressant. Mais, l'expérience de Ron Minkoff sur Leverage a portée ses fruits. On a droit à un film certes factice sur les bords mais qui diverti suffisamment. Je suis souvent contre le principe du huis clos, même pour les braquages de banques. Cela donne parfois de très mauvaises idées, et des films pathétiques. Spike Lee avait réussi il y a quelques années a en faire un semi-huis clos, Inside Man, parfaitement orchestré du début à la fin. Flypaper c'est du hard discount à côté mais je sais pas, les personnages ont des formes, on a un peu de traitement de fond (sans trop pousser non plus) et puis, le principe on a bien sûr de l'humour. Car quand on voit cette comédie policière comme écrite par les scénaristes de Very Bad Trip, forcément on s'attends à ce qu'il y ait un peu de mise en bouche de ce côté là. Mais Flypaper n'est pas si déjanté que ça, alors que le sujet aurait très bien pu le permettre. Ce n'est qu'un regret parmi tant d'autres, surtout que le twist de fin, pas raté, aurait pu être bien mieux géré.
Plusieurs braquages opérés par des gangs différents ont lieu simultanément dans la même banque. Un des otages tente de comprendre les raisons de cette troublante coïncidence. Mais en tombant sous le charme d’une guichetière aguicheuse, la tâche ne lui est pas facilitée…
Le gros du scénario est assez bancal. Disons que l'on a une impression de déjà vu, teintée d'une sorte de non prise au sérieux qui fait tombé le film dans une comédie trop potache. Mais le tout se reprend plutôt bien quand le mastermind Patrick Dempsey arrive avec ses méninges pour réfléchir à un moyen de sortir de cet enfer. Même si l'acteur offre une prestation des plus douteuse, son personnage est bon et c'est ce qui permet de ne pas le faire sombrer dans le ridicule. L'ambiance du film prend très rapidement. On sait ce qu'on va voir, pourquoi, et surtout comment ça va se dérouler. L'idée est pas forcément hyper originale (deux gangs qui attaquent la même banque) mais le développement du film, certes parfois un peu trop cheap à mon goût se fait sans difficulté. Même si dans le premier quart du film on s'ennui un peu, car l'histoire peine à trouver une amorce et le réalisateur hésite entre film d'action et comédie sans prise de tête. Alors on a des accumulations d'images, plus ou moins bonnes.
Mon personnage préféré c'est Tripp, mais je dois dire que le trio d'incapable composé par Peanut Butter, Jelly et Gates est tout aussi gratiné. Les trois acteurs, et surtout Matt Ryan (vu récemment dans le spin off raté d'Esprits Criminels) livre une prestation fun, attendue et convenue. Le reste du casting vaut notamment pour Ashley Judd qui se recycle dans le cinéma de seconde zone. Flypaper reste au final un divertissement parmi tant d'autres. Il sort en décembre prochain en France. Je vous le conseille, c'est pas déplaisant, ni trop prise de tête. On sait pourquoi on regarde ce film. J'aurais aimé être plus surpris que ça, surtout que la fin du film était assez sympa, voire bonne. Tout ça en jouant au Sherlock Holmes des bacs à sable tout de même. Bref, même si cela ne rentrera pas dans les annales, c'est bon pour la détente, entre deux dindes farcies et deux discussions de famille pompeuses comme les blés.
Note : 6/10. En bref, sans être original pour un sou, le film s'avère divertissant et livre une galerie de personnages sympathiques voire même attachants.