Borloo renonce, déception…

L’annonce dimanche soir au JT de TF1 de la non candidature de Jean-Louis Borloo laisse quelque peu perplexe. Editoriaux, débats, petites phrases, analyses politiques… chacun a esquissé son explication,sa version de ce renoncement.

Il faut dire que l’explication de Jean-Louis n’était pas des plus claires, voire vaseuse : « ne pas ajouter de la confusion à la confusion« , on cherche à comprendre.

Aux membres du Parti Radical il a notamment  écrit:  » La dynamique des centre ne s’est pas créée » et du coup, il renonce. Pour un petit parti, avec l’enjeu des législatives derrière, on a du mal à accepter le raisonnement car même sans gagner, 9-10% des voix, ça a de la valeur au Palais Bourbon, et pas que là…

Cette décision n’étant pas un calcul politicien (comme l’avait fait Chevènement en 2007 avec Ségolène Royal, souvenez-vous) , comment Borloo en est arrivé là ? Au nom du principe supérieur de ne pas faire perdre la droite dans un 1er tour meurtrier digne du meilleur Jospin ? Peut-être mais n’est-ce pas alors un peu tôt pour renoncer alors même que rien n’est encore véritablement figé et que le débat et la campagne n’ont pas commencé, que le candidat PS n’est même pas désigné …

Ce renoncement serait-il, comme d’anti-Sarkozystes indécrottables le disent, la conséquence d’un sinistre chantage des hommes de main de l’UMP, voire même de l’Elysée ? Si ‘était le cas, alors cela voudrait dire que Borloo a une sacrée casserole, du lourd ! Nous verrons bien dans les semaines à venir mais le gars n’a objectivement pas le profil, ou alors peut-être une affaire de moeurs …? On sait depuis cet été que c’est éliminatoire…

Quoiqu’il en soit, à droite aujourd’hui, difficile d’être emballé pour un électeur sympathisant: Sarkozy a la stature pour gouverner mais il draine une clique d’insupportables opportunistes; les Morano, Hortefeux, Estrosi et consorts (et ce ne sont que les têtes de gondole !) interdisent objectivement une victoire de l’UMP en l’état….

Sinon à droite c’est Marine le Pen, no comment…

Alors il ne reste aujourd’hui rien: Hervé Morin ? Mais c’est qui, c’est quoi Morin ? Il a pourri la vie à Borloo après avoir été transparent voire mauvais au gouvernement, une caricature de l’opportuniste politique qui ne pense qu’à lui-même et, ne rions pas, dit au’il y pense encore ! Un Bayrou bis le Morin. Des politiciens de carrière sans envergure si ce n’est de bien parler.

Oui, disons-le, Borloo a fait, et beaucoup, lors de ses passages au gouvernement; il a même été l’un des meilleurs, que ce soit à l’emploi et la cohésion sociale ou au développement durable. Sa capacité à fédérer, à construire des dynamiques collectives dépassant les clivages et associant la société civile était intéressante, unique même dans le paysage politique.

Désormais, à gauche comme à droite, nous n’aurons le choix qu’entre des professionnels du discours, des énarques ou Science Poistes bien calibrés comme il faut. En bref, ce sera beaucoup de mots pour encore des déceptions…

Dommage Borloo, vraiment dommage…