Le gouvernement envisage de doubler la future taxe sur les sodas afin de financer des baisses de charges sociales dans l'agriculture mais exclut de l'élargir aux sodas "light", a déclaré mercredi la ministre du Budget. On ne parle plus, comme au départ, de la lutte contre l'obésité !
Le gouvernement escompte 240 millions d'euros de recettes en 2012 contre les 120 millions d'euros initialement prévus, a précisé pour sa part l'UMP Gilles Carrez, rapporteur général de la commission des Finances de l'Assemblée.
François Fillon avait annoncé le 24 août, dans le cadre d'un plan de réduction des déficits publics, l'instauration d'une taxe au 1er janvier 2012 sur le prix des boissons avec sucre ajouté, sans en préciser le taux.
Le Premier ministre avait invoqué des exigences de santé publique, notamment la lutte contre l'obésité.
Les sodas contenant des édulcorants, tels le Coca Light et le Coca Zero, en étaient exemptés. Pour le moment.
Un surcoût d'un centime par canette, (et la bière ?), avait été évoqué. Il serait désormais de deux centimes, selon Gilles Carrez.
"Il n'y a pas de changement de l'assiette. On envisage une augmentation qui ne pourrait pas être supérieure à un doublement de celle-ci", a expliqué Valérie Pécresse, également porte-parole du gouvernement, lors du compte rendu du conseil des ministres.
Gilles Carrez l'a confirmé devant la presse parlementaire : "L'idée, c'est de rester sur l'assiette actuelle qui ne sera pas étendue aux boissons 'light'".
Sur les 240 millions d'euros ainsi engrangés, 120 millions d'euros serviraient à financer une exonération de charges patronales pour les salariés agricoles, a-t-il ajouté.
Valérie Pécresse a déclaré que Nicolas Sarkozy évoquerait le sujet la semaine prochaine à l'occasion d'un déplacement dans la Creuse.
Le député UMP Bernard Reynès avait annoncé mercredi matin dans un communiqué que le surplus de recettes proviendrait d'un élargissement de la taxe à toutes les boissons au sucre comme aux édulcorants.
Il faisait état d'un accord en ce sens mardi avec Valérie Pécresse et le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Bruno Le Maire.
"Le gouvernement travaille sur une baisse du coût du travail pour les agriculteurs. Nous examinons l'idée poussée par le député d'une augmentation de la taxe, sans élargissement", a-t-on précisé au ministère du Budget.
"La discussion est ouverte", a-t-on ajouté.
Une raison de plus pour faire un grand ménage de printemps en mai 2012, dans les palais du pouvoir !
Source : Sophie Louet avec Yann Le Guernigou et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse, par Reuters)