"Reporters sans frontières a adressé un courrier aux vingt-trois candidats à l'élection présidentielle pour leur demander de s'engager, s'ils sont élus à la présidence de la République, à défendre et promouvoir la liberté de la presse", écrit l'ONG dans un communiqué après une récente mission dans le pays.
"L'organisation a officiellement remis une note à l'attention du gouvernement camerounais dans laquelle elle encourage les autorités à organiser, dans les meilleurs délais, des Etats généraux de la communication, à réformer le système juridique et institutionnel sur les médias, et à dépénaliser les délits de presse", poursuit l'organisation.
"La dépénalisation ne place pas le journaliste au-dessus de la loi et ne signifie pas liberté de faire ou dire n'importe quoi. Un délit de presse doit certes être sanctionné, mais par des mesures justes, adaptées et proportionnées plutôt que par des peines privatives de liberté", estime RSF.
"Il demeure des réticences au Cameroun sur cette question. Certains hauts responsables pensent que la menace de la prison reste un garde-fou nécessaire", rapporte l'ONG qui soutient toutefois que cette menace "est pourtant inefficace, liberticide et contre-productive pour l'image du pays".
"En avril 2010, le décès (du journaliste ) Germain Ngota Ngota, dit Bibi Ngota" en prison, a porté un coup très dur à l'image du pays", selon RSF.
"Suite à ce tragique événement, le pays, qui venait de gagner 20 places dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (soit 109ème en 2009), les a reperdues en 2010", indique l'ONG.
Le gouvernement avait vivement critiqué ce classement.
Dans la perspective de la présidentielle de dimanche, le ministre de la Communication a affirmé que le journaliste n'était "pas compétent pour rapporter les "contestations relatives aux opérations électorales (...) avant que les instances compétentes ne se soient prononcées à ce sujet".
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