Deux fois par an, je lave mon auto dans une station de lavage spécialisée.
Deux fois par an, c’est le minimum syndical que je m’impose, une fois après l’hiver, une fois après l’été. J’aime bien ma voiture, mais de là à l’astiquer toutes les semaines, non.
Pour effectuer cette besogne, je me rends dans une enseigne connue, représentée par un pachyderme de couleur. J’insère un euro, et j’asperge généreusement mon petit véhicule de produit de lavage, avec leur pistolet haute-pression. J’ai à peine le temps de faire le tour de la voiture que le jet s’arrête brutalement.
Hop, un euro, et je savonne les derniers centimètres manquants. Retour rapide sur le tableau de bord de la machine, pour passer au rinçage, et j’opère une circonvolution rapide autour du véhicule, pour ôter cette mousse blanchâtre. Quelques secondes plus tard, la machine stoppe à nouveau. Passablement agacée à la vue du savon encore dégoulinant sur ma carrosserie, je rechigne à glisser la dernière pièce d’un euro nichée au fond de ma poche, et j’entame une course effrénée afin d’écarter le moindre centimètre carré de mousse.
Opération terminée, j’ai les bras sales, ma voiture semble nette, je peux rentrer chez moi, sereine. C’était sans me douter, qu’une fois sèche, la carrosserie dévoilerait l’inimaginable : ma voiture n’est pas propre. Bien au contraire, la crasse est étalée sur différents endroits, de manière irrégulière et irrévérencieuse.
Soit j’ai sous-estimé la somme investie : 3 euros. Soit je n’y vais pas assez souvent. Soit l’enseigne, qui dit respecter l’environnement, utilise plus de savon pour nous faire dépenser plus de sous (je suis parano, là, non ?).
Dans tous les cas, j’ai gagné le droit de la relaver.
Mais on ne m’y reprendra plus, j’ai une mémoire d’éléphant !test