Il est une curieuse pratique démocratique que de faire
débattre des adhérents sur le projet « socialiste », comme sur le « Care » antérieurement et ensuite d’effacer les pages pour laisser place à un débat très personnel. En fait des débats qui ne
portent sur rien puisqu’en somme ce sont les décisions d’un tel ou d’une telle qui seront appliquées, enfin c’est ce qu’ils prétendent. Pourtant tous les candidats(es) ont discuté et voté des
textes « communs » alors qu’apparaissent des contradictions flagrantes, entre eux et en rapports à ce qu’ils ont approuvé ultérieurement. Les 35heures, le salaire minimum, les retraites, la
dette, les services publics, la politique salariale. Chacun y va de sa partition et chaque adhèrent d’y voir ce qui n’est pas mais qui l’interprète avantageusement pour son poulain et à
géométrie variable selon l’auditoire. Chacun donne selon les circonstances et les opportunités une version très personnelle souvent éloignée de la réalité et du postulat de base du candidat
(e) qu’il soutient. Faut bien trouver des qualités au cheval que l’on veut vendre et dans les écuries , on s’y emploie.
La réalité n’est pas forcément ce qui
est présenté, plus ou moins à droite ou à gauche, selon un éventail dans lequel se classent les différents candidats (es), aucun n’est pour la remise en cause du système capitaliste. Il s’agit
plus d’arrangements techniques que de grands choix politiques. Nous allons de la mondialisation à la démondialisation. La mondialisation on sait, c’est le vécu mais la démondialisation, comme si
la roue de l’histoire pouvait tourner à l’envers par une décision unilatérale de la France. Comment sans remettre directement en cause le Traité de Lisbonne et l’ensemble des directives
européennes, comment sans renationaliser tous les secteurs qui ont été privatisés. Comment sans s’emparer des entreprises qui délocalisent, comment sans de lourdes sanctions contre le capitalisme
financier, comment sans redéfinir une politique d’échanges. Comment sans engager un processus révolutionnaire peut on au moins tenter d’endiguer la dérégulation planétaire et la nouvelle division
du travail. Les petites « réformettes » ne feront pas illusion longtemps et laisseront vite la place aux grandes désillusions.
Curieusement au moment où ce qui
était l’aile gauche du PS est en voie de disparition. Il y a ceux qui se rangent derrière Aubry, sur des positions de « gauche », ceux qui suivent Montebourg puisqu’il leur semble être le plus à
gauche et ceux qui partent avec Hollande, toujours en se drapant de la « gauche » en habit de réalisme. Bien, cette aile gauche n’existe plus comme force puisqu’elle délègue à d’autres, qui
n’en sont pas , le soin de la représenter. Quelques uns de ses dirigeants interprètent les positions de sa candidate à la candidature en y trouvant ce qu’ils aimeraient y voir et qui n’y est pas.
Retraites, salaire minimum, santé, salaires, dette entre autres. L’éventail est bien fait, il ratisse large, très large diront certains. Et bien non, le tout rentre dans le cadre d’une politique
caritative et reste dans la logique du système. On est toujours dans une forme de christianisme social aux déclinaisons différentes selon le saint patron. Jospin affirmait, « mon programme n’est
pas socialiste » nous l’avions deviné sans qu’il le dise mais il a eu ce courage ou cette faiblesse pour la bourgeoisie. Les positions actuelles ne le sont pas davantage et les candidats (es) le
savent et ne prétendent pas faire du socialisme, sauf quelques uns de l’aile gauche qui veulent nous faire croire que si. Si peu que les arguments contondants sont d’une simplicité extrême
« Il faut battre Sarkozy » et le vote utile. Autrement dit celui ou celle qui fait un autre choix, fait le jeu de Sarkozy. Utile à qui et à quoi ? puisque eux et eux, c’est tours le néo
libéralisme, le même système, rigueur de droite ou rigueur de « gauche ». Ils ont même affirmé qu’ils faudra consentir des efforts sans préciser qui devra les consentir. Le remède est le même à
propos de la dette et on reste dans le cadre du traité de Lisbonne, Il y aura donc les mêmes conséquences. Une fois de plus, les sociaux libéraux déguisés en sociaux démocrates jouent le rôle de
l’illusion à la désillusion qui s’ensuit lorsqu’ils arrivent au pouvoir en période de crise. C’est ainsi que se constituent les fascismes à venir et pour le moment les désillusions
profiteront à Marine Le Pen dans la perspective de 2017.