Juste un billet doux...

Nous sommes le mardi 4 octobre et la saison 2011-2012 devrait, en théorie, commencer dans quelques semaines. Toutefois, je ne peux m'empêcher d'angoisser. J'ai la forte impression qu'aucun d'entre nous ne pourra regarder ou assister (pour les plus chanceux) à une rencontre. Aujourd'hui, après ma pause déjeuner, j'ai décidé une fois de plus de tuer le temps sur internet. Comme beaucoup de mes collègues de travail, je me suis mise à taper n'importe quel mot sur Google. Pour m'évader davantage, j'ai entré le mot "vacances" dans le moteur de recherche (je sais, je sais, ce n'est pas vraiment original et certains auraient choisi un mot qui commence par "s" ou "t" ou même "c"...). Et là, soudain, je tombe sur la photo qui traduit exactement la situation dans laquelle la NBA se trouve actuellement.
Conclusion : On se fout de nous !
Le torse huilé, presque rouge à certains endroits (attention aux UV), l'intérieur des Bulls, fraichement médaillé d'argent avec l'équipe de France en Lituanie pose en compagnie d'adolescentes peu farouches. Si nous étions en août ou en septembre, cette image ne m'aurait posé aucun problème mais nous sommes en octobre, en plein lock-out et la saison régulière est menacée. Oui, j'ai conscience que Joakim Noah s'est énormément investi pendant l'Euro, cet été. C'est vrai, il a le droit de se reposer. Mais c'est plus fort que moi, lorsque je regarde cette cette photo, ces sourires niais, ce bronzage, ce short ridicule, je me sens insultée.
Depuis le début de la grève, tous les joueurs ont l'air de bien s'amuser. Dwight Howard entame le remake de la BD «Où est Charlie». On n'arrive plus à suivre le rythme de ses déplacements. Il peut être ce soir à Paris et se retrouver, le jour suivant en Asie, sur une piste de danse avec des petits Mongols. Pendant ce temps, Gilbert Arenas joue à cache-cache avec D12 (planking) ou se déguise en proxénète (il fait peut-être même les deux en même temps). Jay-Z, lui rebaptise les Nets. De son côté, LeBron continue de dépenser ses dollars et organise des soirées rencontres en compagnie de ses potes (en toute amitié bien sur), Chris Paul, Dwayne Wade ou encore Chris Bosh. Dirk Nowitzki réfléchit. Josh Howard se prépare quant à lui quelques joints et se fait accessoirement courtiser par les Celtics. Et Kevin Durant, lui, poste une vidéo où il nous explique (parce que c'est super important de le savoir) la signification de ses tatouages.
Non, ne vous fâcher pas tout de suite, Dwyane Wade a une explication à nous fournir via le site Big Lead :

"On voit la plupart des joueurs ensemble, et ça renforce l'unité. C'est important pour les joueurs et pour les fans de voir que l'on est unis. La seule chose qui nous importe est de continuer à faire ce sport qu'on aime. Le tout en essayant d'impliquer les gens à nous soutenir (…) le plus important ne sont pas les propriétaires ni les joueurs mais bien les fans et le basket."

C'est vrai Dwyane, le plus important est de préserver les fans. Et c'est ce que vous faites de mieux.
Attention, ne vous méprenez pas, je ne jette pas entièrement la pierre sur les joueurs. David Stern et ses associés sont également à blâmer. Depuis 2008, la puissante ligue américaine savait qu'un éventuel lock-out pesait sur nos têtes mais rien a été fait. Les dollars leur ont sans doute provoquer une sérieuse amnésie. Je n'aborderais même pas les négociations télévisuelles ratées entre la NBA et les clubs, les conflits entre joueurs et propriétaires et le hard cap ou le salary cap parce qu'entre nous, je n'y ai pas tout compris. Et tout le monde se fiche de savoir si les Lakers et les Knicks gagneront ou perdront plus d'argent l'an prochain, que les dirigeants d'équipes ou les NBAers n'arrivent pas à se partager le magot qu'on leur fournit par l'achat de maillots, de billets ou de babioles décoratives. Tout ce que nous réclamons, c'est un minimum de respect et d'honnêteté
Je termine mon coup de gueule sur un petit air entrainant d'un groupe des années 80, Erasure, "A little respect".
"I try to discover a little something to make me sweeter, Oh baby refrain from breaking my heart, I'm so in love with you, I'll be forever blue that you give me no reason. Why you're making me work so hard that you give me no soul. I hear you calling, oh baby please give a little respect to me."
Traduction pour les habitants du monde mono-linguistique : "J'essaye de découvrir une nouvelle facette de moi pour être plus doux à l'avenir, Oh bébé évite de briser mon coeur, je t'aime tellement, je ne m'en remettrais pas si tu ne me donnais aucune raison, si tu ne me disais pas pourquoi tu me fais tant morfler. Je t'entends appeler, Oh bébé évite de briser mon coeur."