Cette période emprunte à bien des égards, les méthodes de l‘ancienne inquisition religieuse. En effet pendant cette période il suffisait de dire de quelqu’un qu’il était sorcier pour le faire condamner (pas besoin de preuves).
Le Maccarthysme utilisera les mêmes procédés. Là aussi pas besoins de preuves, il suffisait d’accuser.
On ne peut qu’être frappé par la similitude des méthodes qui appartiennent pourtant à des ères différentes.
En 1692 à Salem dans le Massachusetts 19 hommes et femmes seront pendus.
Leur crime : accusés de sorcellerie.
Les moyens utilisés par les inquisiteurs sont inhumains.
Tortures, humiliations, procès douteux (dans la mesure où on peut parler de procès, à cette époque ! !), faux témoignages.
Parmi les victimes :
Tituba Indian. Sera la première victime. Elle sera dénoncée par des enfants.
Sarah Osborne et Sarah Good. Sont des personnes âgées et pauvres. Elles auront le triste privilège d’être la deuxième et troisième personne sur la liste de la potence.
Pourtant, la chasse aux sorcières va s’arrêter dès que les gens vont accuser de sorcellerie la propre femme du gouverneur.
Accuser une vieille femme passe encore, mais accuser la femme du gouverneur certainement pas .
L’inquisition va s’épuiser progressivement. Mail elle aura provoqué des traumatismes.
Le maccarthysme va procéder de la même manière. Les calomnies de McCarthy vont l’amener à dépasser les limites et ce n’est qu’au moment où il va accuser les grands symboles de l’état américains que le maccarthysme va se réduire.
On peut dire que McCarthy a été formé à bonne école.
Le maccarthysme en marche.
Si Truman a commencé la chasse aux communistes, c’est le sénateur, McCarthy qui va la porter à son paroxysme, et lui donner une dimension cruelle inacceptable dans un pays démocratique.
Son engagement va dépasser le cadre du communisme pour s’étendre contre tous les intellectuels.
L’acharnement de cet homme est farouche. Il va user des pires stratagèmes, des pires calomnies, des pires perfidies, sans que quiconque puisse l’arrêter ou le contrer.
Même la presse va ramper devant lui.
D’ailleurs, critiquer McCarthy était considéré comme un signe d’appartenance au communisme. Même le président de la République n’osera se dresser contre lui.
Il porta des accusations très graves contre les fonctionnaires américains. Il ira jusqu’à déclarer que le F.B.I, était infiltré par des forces ennemies.
Pourtant, il n’avait aucune preuve. Il lui suffisait juste de calomnier.
Beaucoup d’Américains et non des moindres seront atteints dans leur dignité et leur liberté. Parmi eux, citons le diplomate Alger Hiss, le célèbre Marshall (celui qui donna son nom au fameux plan de redressement de l’Europe).
Le destin des dix d’Hollywood est en ce sens exemplaire. Des acteurs, metteurs en scène, scénaristes seront chassé d’Hollywood, car leur prise de position ne convenait pas à McCarthy.
Les méthodes du Maccarthysme : l’humiliation par la délation et la Rédemption.
Pour retrouver sa place dans la société américaine, la personne accusée devait donner des noms, c’est-à-dire, accuser d’autres personnes, même, si elles sont innocentes. C’est la pire des humiliations. Cependant, ce n’était pas assez, il fallait en plus, lors d’une séance de jugement publique, reconnaitre avoir été communiste, et regretter de l’avoir été.
La personne pouvait alors recouvrer ses droits civils, mais elle était marquée à jamais. Et c’est ainsi que des milliers de citoyens seront amenés à témoigner.
Mais là encore ce n’était pas assez, l’état avait besoin d’accusations très précises, il fallait donc des délateurs professionnels.
Parmi les plus célèbres: Withaker Chamber Elizabeth Benthleys, Luis Bundez, Paul Crouch, Manning Johnson Harvey Matusow.
Comment dans ces conditions lutter à armes égales contre de telles perfidies.
À suivre …