Par mon blogueur invité, Romain Laventure, juriste en environnement
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J’ai testé pour vous la Smart Fortwo Electric Drive au mondial de l’auto de Francfort (IAA). Aux premiers abords - et après m’être une fois de plus demandé s’il ne s’agissait pas plus d’un gadget pour automobilistes pressés des grandes villes qu’une réelle voiture, j’ai très vite pris possession du système électrique. Très simple : on branche et on débranche, comme on le ferait avec un aspirateur. Pas d’erreur possible. Pour ceux qui ignorent le fonctionnement d’un aspirateur, c’est le même principe qu’avec votre perceuse.
Puis vient le temps de l’installation dans l’habitacle. L’espace est suffisant pour l’utilisation qu’on lui réclame. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une ultra-compacte citadine. Si la longueur en terme d’espace pour les jambes est confortable, je reste toujours surpris que la voiture s’arrête aux sièges conducteur et passager, tant l’habitude d’une banquette arrière reste ancrée en moi. Et c’est là que la surprise débute : après un ou deux freinages d’urgence non désirés, dès le démarrage, la prise en main est immédiate et totale : habitabilité, insertion aisée dans la circulation, je dois avouer que c’est un vrai plaisir.
Mais il y a bien entendu des points négatifs, la vie est ainsi faite…
Je reprocherais principalement le manque de peps à l’accélération. Si la puissance vient très rapidement, l’accélération de ma Clio à moteur classique m’a quand même manqué, aux heures où le démarrage est important, surtout quand vous vous êtes aperçu qu’il faut changer de file… (je rappelle que tout le monde n’habite pas en centre ville et en milieu rural, disposer d’un véhicule est une quasi obligation). Ce manque de peps se traduit, en d’autres termes, par un temps de latence, certes extrêmement court mais présent malgré tout. Il apparaît entre le moment de l’appui sur la pédale d’accélérateur et le moment où la puissance du véhicule se manifeste in concreto.
Mais une question plus pratique m’a heurté : comment puis-je aller chercher quelqu’un à la gare avec ses bagages ? Le manque de place me paraît évident (1).
Si l’on recentre le sujet sur le thème qui nous intéresse, à savoir le véhicule électrique, ce fut ma seconde expérience, après le Kangoo Renault. Je reste éminemment convaincu par les véhicules électriques, compte tenu de l’utilisation qu’on lui prête pour la vie de tous les jours : aller au travail, faire les courses, etc. L’autonomie est dès lors très largement suffisante.
Au final, la Smart offre une bonne prise en main, une très bonne tenue de route, elle est agréable à conduire, sans bruit (particulièrement appréciable), dispose d'une accélération en douceur, sans le cadencement thermique que nous connaissons tous et un freinage efficace, sans appuyer sur la pédale de frein, qui permet un rechargement des batteries.
Présenté lors du Salon de Francfort, avec un prix hors taxes avoisinant les 16.000€ (soit un prix similaire pour la Renault Zoé), la Smart serait, selon le fabriquant, disponible au printemps 2012.
Pour compléter, voir aussi l'article du blog "Ca fait quoi de conduire une voiture électrique" avec les tests de Renault et Nissan.
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(1) Note de l'éditrice du blog: il ne s'agit pas là de soulever une simple polémique. La question de l'usage précis d'un véhicule électrique est cruciale: un petit véhicule comme une smart est destinée principalement à un usage urbain - précisément le type d'urbanisme où on peut le plus facilement se passer de voiture grâce à la multiplicité d'infrastructures roulantes à disposition. Sans compter que du fait du problème de rechargement, ces voitures s'adressent prioritairement à ceux disposant d'un parking ou d'une maison individuelle. Un comble. Au final, la voiture électrique a peut-être plus sa place en milieu rural... ce que ne vise guère les constructeurs dans leurs discours. (Retour)