Un très joli livre sur la puissance du souvenir.
Quand Iris hérite de la maison de sa grand-mère, elle ne songe d'abord pas à la garder. Mais la maison de Bertha est à elle seule une énorme madeleine de Proust. A chaque porte, chaque robe, chaque pommier, Iris retrouve un peu de la vie d'antan. Sa grand-mère Bertha, sa mère et ses tantes, sa cousine, son amie et elle, ont empli la maison et son jardin de leurs rires, de leurs rêves et de leurs secrets. Des générations de femmes qui ne se comprennent plus aujourd'hui.
Iris plonge dans ses souvenirs à corps perdu, sans réaliser ce qui l'attend. Elle tente de remonter le fil de son histoire et elle découvre les tabous et les non-dits qui la jalonnent. Car Le Goût des pépins de pomme est aussi un livre sur l'oubli, celui de la maladie et celui que l'on s'impose, parce que la vérité est trop dure ou pas assez convenable.
Chaque page de ce livre est imprégnée de senteurs (pommes boscop ou cox orange, baies, lupins, romarin...) et ce coin de campagne dans l'Allemagne du Nord est si charmant qu'il me réconcilie avec les souvenirs que j'en avais. L'auteure (qui a les connaissances d'un herboriste, ou du moins d'un jardinier), ne nous épargne en effet aucune plante, aucune essence d'arbre, de mousse ou de fleur.
C'est un livre à lire si possible dans une maison de famille ! C'est ce que j'ai fait, et je pense que mon plaisir en a été décuplé.
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