"Gisèle" au Théâtre Barrière

Publié le 13 septembre 2011 par Toulouseweb
Le week-end dernier se jouait à Toulouse, au Théâtre Barrière, le célèbre Ballet « Giselle », d’Adolphe Adam, une production Théâtre du Capitole.
Pointes de satin, longs tutus de mousseline blanche, arabesques, petits et grands sauts, portés où les danseuses semblent voler entre les mains de leurs partenaires, gestuelle gracieuse, un moment de charme et de grâce que l’on aimerait retrouver et partager plus souvent à Toulouse.
La salle, comble, des applaudissements appuyés et répétés, démontrent l’intérêt du public toulousain pour la danse classique, dès le premier week-end de rentrée. On compte à Toulouse un grand nombre de salles de danses en tous genres, dont la danse classique. Les plus connues sont celles de Sandra Marassé, Gilles Vézien, ou le Centre Chorégraphique Delpont, Coté Canal, l’Union des Arts, ou encore Danse2 danse ou le centre Darissia, et il en existe encore bien d’autres …
Les parcours des membres de la troupe du ballet de Gisèle montrent que les protagonistes du Ballet sont tous passés par Toulouse. On citera parmi eux Nanette Glushak, née à New York, directrice du Ballet du Capitole , Farouk Ratib, né à Rabat, chef-décorateur au théâtre du Capitole après avoir été chef-decorateur aux productions Camille Claudel, la Belle Hélène, Don Giovanni, pour ne citer que ceux là.
A la création des es costumes, on retrouve Joop Stokvis, de nationalité néerlandaise, qui crée pour le Ballet du Capitole mais qui l’a fait aussi pour les plus grandes compagnies chorégraphiques dont le Ballet National du Canada, les Ballets de Monte Carlo, le Ballet de l’Opéra de Paris, le Joffrey Ballet de Chicago, et bien d’autres encore.
Pour la danse, la ballerine Maria Gutierrez, espagnole, excelle autant dans le répertoire classique, néoclassique, ou contemporain au Ballet du capitole après être passée par l’Ecole de l’English National Ballet de Londres.
Paola Pagano, qui vient de Naples est engagée à Toulouse depuis 1989, Kazbek Akhmedyarov, kazakhe, interprète de premier plan dans les grands rôles du répertoire (La Sylphide, Coppélia, Casse Noisette, et Albrecht dans Giselle).
Valerio Mangianti, qui s’est illustré dans les ballets comme Jago dans Othello, Tybalt dans Roméo et Juliette, Obéron, dans le Songe d’une nuit d’été, Julien Sorel dans Le Rouge et noir, Ego dans Carmina Burana, l’Homme dans le Sacre du printemps, Paganini dans Paganini, Siegfried dans Le Lac des cygnes et le Prince dans La Belle au bois dormant.
Julianan Bastos, soliste au Ballet du Capitole après le Brésil, Londres, Birmingham ou Vienne.
Engagé à Toulouse en qualité de Corps de Ballet et promu soliste recemment, Takafumi Watanabe, japonais, s’est perfectionné à l’Académie de danse Princesse Grace de Monaco où il a eu le rôle principal des Donizetti Variations de Balanchine.
On ne pourra cependant pas citer tous les noms des artistes et des particpants qui ont œuvré à nous faire partager cette prestigieuse représentation mais on pourra regretter que la ville de Toulouse ne puisent pas plus souvent et avec plus de force dans ce qu’elle a de plus grâcieux pour son image, le ballet du Capitole et les merveilleux danseurs du monde entier qui s’y produisent. Pourquoi n’y-a-t-il pas plus de souvenirs marqués de ballerines ou de maquettes d’opéra, de restaurants et bars sur le thème du ballet, ou tout simplement de cartes postales représentant ces merveilleuses chrorégraphies jouées à Toulouse ?
Notre ville joue la carte de l’excellence avec l’Aéronautique et le Rugby à travers le monde, elle peut le faire tout autant avec la danse, en y ajoutant la grâce, qui contribuera à l’attractivité de Toulouse, « capitale de la danse classique », bien plus qu’en voulant faire de pâles copies de villes comme Barcelone en rajoutant des ramblas à l’avenue Jean Jaurès par exemple...
A-t-on conscience en vivant à Toulouse ou en y passant, de cotoyer les plus grands danseurs et chorégraphes du monde.? La réponse est négative.
Le « Capitole » évoque la mairie, la place du même nom et ses restaurants, parfois l’opéra, mais jamais la danse. Il suffirait cependant de dédier certains endroits aux souvenirs des grands danseurs, des grandes ballerines qui sont passés par notre ville pour contribuer à renforcer son attractivité, et permettons nous de rêver, d’en faire la « capitale de la danse classique » Notre ville joue la carte de l'excellence avec l'aéronautique et le rugby, elle peut le faire tout autant avec la danse et renforcer ainsi son attractivité.
Et puis, essayons de revoir le système d’attribution des places, très souvent réservées de longs mois à l’avance par les connaisseurs les étudiants, les visiteurs occasionnels, les amateurs ne faisant pas partie des comités d’entreprise ont beaucoup de mal, voire aucune chance de se procurer des entrées, tout étant complet longtemps à l’avance. Comme si ce plaisir était réservé à une élite, ce qui est paradoxal à Toulouse.
Toulouseweb, Toulouse, Nadia Didelot

Crédit photo : David Herrero