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Notes blanches

Publié le 05 octobre 2011 par Alteroueb

Les membres les plus éminents de la blogosphère contemplent, un rien désenchantés, des courbes qui n’ont rien d’anatomiques, quoique. Il ne s’agit que des tracés de fréquentation de leurs blog où transpire une baisse de visites dû à un déficit de «production». C’est la crise, Madame Michu, vous m’entendez, la crise ! Tout cela n’est pas très important. L’expert ès Pin’up l’a fort bien exprimé, les gros blogueurs, influents et fortement suivis, n’ont pas d’obligation de résultats. Il s’agit juste de lever un peu le nez des chiffres, pour que l’envie d’écrire reste de l’envie.

Il est vrai aussi que la période n’est guerre réjouissante. Je n’ai pas caché ma lassitude dans mon dernier billet, me sentant prisonnier d’une actualité qui tourne en boucle, entre débats à répétition où rien n’est vraiment neuf et de nature à juguler les profiteurs, et affaires où le lanceur des boules puantes se drape de vertu en accusant le reste de l’assistance.

pour faire des notes sur tout, et de toutes les couleurs...
Non, la période n’est guère réjouissante. La dernière «bizzareté» en date est cette enquête sous forme de notice biographique fouillée révélée par le magasine l’Express sur la compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, et sur son réseau de connaissance. L’Express fait état de sources concordantes, à plusieurs niveaux hiérarchiques. La gauche, d’un bloc, s’est offusquée, et la droite s’est offusquée qu’on s’offusque, et a porté plainte contre le magazine… C’est souvent ainsi, la plainte vise celui qui rend public, et non les faits délictueux.

A ce stade, je n’ai pas de certitudes. Vrai ou faux, je confesse volontiers que la chose me parait réaliste parce que, par le passé, ces enquêtes étaient monnaie courante. Mais je ne peux ignorer que Toto 1er lui-même, alors ministre de l’intérieur, et grand adepte de la fiche sans entête ni signature élaborée par les Renseignements Généraux, appelée «note blanche», utilisée à tout-va pour les journalistes, syndicalistes et autres activistes, et relatée par le scandale de la surveillance du conseil national du PS en 1995, avait abrogé cette pratique. Et sous son règne, ce ne serait pas la première fois qu’une mesure annoncée comme supprimée perdurerait en douce ! Dans le contexte de la surveillance parfaitement illégale de journalistes enquêtant sur l’affaire Woerth-Bettencourt, pour ne parler que d’elle, cela fait désordre. Un de plus…

Inutile de me lancer à la figure la litanie des indélicatesses passées des personnalités de gauche. Elle n’est pas foncièrement plus vertueuse en soi. Mais aujourd’hui, j’ose penser avec force que les 6 candidats à la primaire ont capté ce besoin de droiture, cette nécessité absolue d’honnêteté et de respect du mandat. Tout le contraire du moment. J’ose croire à cette seule promesse. Elle est essentielle, et fondatrice d’une confiance retrouvée. L’espoir suscité est tel qu’oublier ce grand principe exposerait alors la gauche à un grand fracas, amplifié par la déception et l’exaspération grandissante et incontrôlable. Je me répète certainement, mais le pouvoir n’est que concédé. Il est distribué par les urnes, mais il peut être repris à tout moment. Ce n’est qu’une question de volonté collective. Une gauche avertie en vaut deux.

A droite, à la mode Guéant, on connaît aussi la musique : une blanche vaut deux noires.


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