Cet été, j'avais déjà lancé un appel, "pour que les dalles ne deviennent pas pierres tombales".
Hélas ! La seule librairie vraiment indépendante du Mans, qui n'avait voulu ni vendre des journaux, ni se transformer en restaurant, qui seulement se donnait pour mission de défendre la grande, la belle littérature vivante... voilà qu'elle va fermer. Une pancarte informe le passant que le bail est à reprendre.
Il ne restera pas une boutique, entre le tunnel et la place de l'Éperon, sur cette avenue Rostov-sur-le-don vouée aux voitures et au vent... Ah ! si, une seule : une agence immobilière.
Une page se tourne. Sans doute est-ce la fin d'une certaine forme de culture et d'édition. Pour vivre, pour survivre, les auteurs qui ne pourront entrer dans les "majors" ni prétendre à un quelconque prix littéraire, qui ne produiront pas de best-sellers, n'auront bientôt plus d'autre choix que de se publier eux-mêmes, sur le Net. Et bien sûr, sans la moindre reconnaissance financière...
Comment trouveront-ils leur public ? Comment, dans cette jungle non balisée, les lecteurs curieux les dénicheront-ils, sans les conseils, et l'enthousiasme des libraires professionnels, qui savaient faire aimer les livres ?
Mais peut-être les lecteurs curieux auront-ils eux aussi disparu...