Genre: drame
année: 1993
durée: 1H40
L'histoire: La vie de Jerry bascule lorsque son associé ruine leur affaire. Il se retrouve à la rue. Matthew, lui, sort d'un hôpital psychiatrique. Les deux hommes se rencontrent dans un foyer pour sans-logis et se lient d'amitié.
La critique d'Alice In Oliver:
Certains sujets sociaux restent de véritables tabous dans notre société. C'est indéniablement le cas des sans-abris, des exclus et des marginaux, qui apparaissent comme les rebus de notre société moderne.
Un tel drame social reste difficile à aborder, le cinéma étant plutôt avare en la matière. Sincèrement, en dehors d'Une Epoque Formidable, de Gérard Jugnot, difficile de trouver un film qui traite de cette question.
C'est pourtant le cas du Saint de Manhattan, réalisé par Tim Hunter en 1993. Au niveau du casting, on n'est pas forcément surpris de retrouver Danny Glover, un acteur très concerné par la question des sans-abris.
Pour le reste, Matt Dillon et Ving Rhames font partie des visages connus. Attention, SPOILERS !
Après une longue dépression, Matthew (Matt Dillon) est sorti de l'hôpital psychiatrique. Il rentre chez sa mère mais ne trouve personne à la maison. Le jeune homme doit se rendre à l'évidence: ses parents l'ont abandonné.
Il se retrouve alors à la rue et squatte dans un immeuble désaffecté. Malheureusement, le vieux bâtiment est détruit.
Matthew fait alors la connaissance de Jerry (Danny Glover), un ancien homme d'affaire ruiné par ses collègues.
Les deux hommes vont se lier d'amitié et travailler dur dans les rues de Manhattan, en lavant les pare-brises des voitures, embourbées dans la circulation. L'activité n'est pas forcément très bien rémunérée.
En vérité, tout dépend de la bonne volonté et de la générosité des conducteurs. Mais Jerry et Matthew s'accrochent, le but étant d'éviter de retourner dans le foyer de Fort Washington. Là-bas, ce sont les petits criminels qui font la loi et les sans-logis sont traités avec mépris par la police.
Tim Hunter filme sans complaisance et paraît un peu détaché de son sujet. Au final, on ne retiendra pas grand chose de la réalisation, assez sommaire dans l'ensemble. Au niveau du scénario, Tim Hunter tient une histoire forte mais ne l'exploite pas à sa juste mesure. Pire encore, on relève quelques maladresses.
Par exemple, pourquoi faire de Matthew un ange capable de guérir les vieilles blessures de ses congénères ?
D'autant plus que ce point ne vient jamais servir le propos du film.
Reste le jeu de Matt Dillon et de Danny Glover, totalement investis dans ce drame et dans leurs personnages. Ce sont donc les deux acteurs qui portent ce film à eux tous seuls. Toutefois, Tim Hunter n'est pas Ken Loach.
Le Saint de Manhattan manque donc de personnalité dans sa réalisation, la faute visiblement à un problème d'écriture.
Ce film est donc une vraie déception. Au final, Le Saint de Manhattan possède un vrai potentiel mais Tim Hunter ne l'exploite quasiment jamais.
Note: 10/20