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censure en TINAture

Publié le 05 octobre 2011 par Despasperdus

Il faut se pincer à l'écoute ou à la lecture des médias dominants, tant les informations sont servies de manière faussement factuelle et consensuelle...

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Dans le 6-7, France Inter annonçait que le gouvernement Portugais a découvert qu'une de ses iles, Madère, a dissimulé une dette considérable. Quel choc !

Mais, sans perdre son souffle, le journaliste affirme que le peuple a enregistré cette information avec résignation, et qu'il accepte la suppression du 13ème mois de salaire, versé habituellement en décembre... pour rembourser cette nouvelle dette, et accessoirement pour rassurer les "marchés".

Les manifestations de salariés, les marches des précaires, ou l'opposition des partis de gauche en dehors de la social-démocratie ? CIRCULEZ Y'A RIEN A VOIR !

Plus tard, un journal national, se proclamant à gauche - sac à pubs surfant sur l'air du temps - évoquait la Grèce.

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On espérait apprendre que le pays qui a inventé la démocratie serait sauvé car depuis plus de deux ans, le gouvernement socialiste de Papandreou applique une politique de régression sociale et de privatisations pour satisfaire les exigences de la troika libérale (UE-FMI-BCE) et obtenir les fameux plans d'aide.

Or, Libération annonce que la situation s'est dégradée, et qu'en contrepartie de son aide, l'Eurogroupe exige de la Grèce...

«d'accélérer ses privatisations dans l'immobilier»

En l'espèce, le plumitif ne fait pas observer à ses lecteurs que les précédents plans d'aide ont contribué à enfoncer, plus encore, la Grèce dans l'endettement et le peuple grec dans la misère ! L'humble journaliste omet de signaler que la dernière préconisation de l'UE, comme toutes les précédentes, ne sert pas l'intérêt général. mais l'oligarchie qui rêve de s'approprier le patrimoine immobilier de la Grèce.

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Comme de bien entendu, nulle mention d'une quelconque opposition et de la répression qui s'abat sur le peuple grec...CIRCULEZ Y'A RIEN A VOIR !

Ces deux exemples sont symboliques du traitement de l'information par les médias dominants. Les choix politiques sont systématiquement niés et présentés comme des faits inéluctables et incontestables.

De plus, cette présentation partisane est légitimée par les fameux et omniprésents experts, éditocrates et intellectuels de marché qui s'évertuent à ridiculiser toute pensée hétérodoxe. Ne parlons même pas de l'actualité sociale, systématiquement omise ou maltraitée.

De l'information à la manipulation des esprits... Il s'agit ni plus ni moins d'une forme de censure puisque les choix alternatifs aux politiques en cours, sont tus, voire dénigrés. La casse des services publics, la vente à la découpe du bien commun, la RGPP, la régression sociale, sont présentées comme des phénomènes inéluctables pour réaliser des économies indispensables, quand bien même l'Europe s'enfonce dans la tiers-mondialisation ! TINA oblige.

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Enfin, les médias dominants n'hésitent pas à pratiquer l'insulte, à qualifier de populistes ceux qui contestent l'orthodoxie de TINA, tout en traitant avec complaisance les représentants de la droite la plus extrême, devenue présentable par le miracle de la comm' ! Subventionnés à coup de pubs ou propriété du patronat, ils savent que le fascisme est le dernier recours pour sauver les intérêts de l'oligarchie...

D'ailleurs, les héritiers des partis fascistes des années 30-40 resurgissent dans l'UE, tandis qu'au pouvoir, la droite néo-libérale enfume le peuple en essayant de diviser salariés du privé et fonctionnaires, nationaux et immigrés, jeunes et vieux, immigrés et sans-papiers, travailleurs et chômeurs, le tout en reprenant une partie du programme des partis fascisants.

Subir un tel traitement de l'information, avec des variations qui ne remettent pas en question l'orthodoxie néo-libérale, a forcément des incidences sur la vie citoyenne, surtout en temps de crise.

Néanmoins, la propagande médiatique peine à dissimuler les errements d'un système économique, social et politique à bout de souffle, où la démocratie, même bourgeoise, gène l'avidité de l'oligarchie. Il va sans dire qu'à terme, soit le fascisme s'installera, soit la révolution citoyenne balaiera le système.

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