Lignes de traverses
(ou tout simplement)
Traversée(s)
(ou encore)
Corpus
« Michel Foucault imaginait une science rêveuse, celle des « hétérotopies », qui aurait la capacité de juxtaposer plusieurs espaces ou emplacements (apparemment) incompatibles. Plus qu’un thème ou un objectif, je cherche à installer à l’occasion de cette Veillée au Théâtre du Saulcy le temps attentif et non arrogant d’une « traversée » où chaque spectateur est invité à construire sa propre expérience, au gré des passages qui travaillent sur les limites entre performance, danse, théâtre, art visuel, ainsi que sur les rapports entre l’art et la vie. Dans ce dialogue, les scènes se croisent et transforment les catégories et les genres.
Deux écritures de plateau singulières, Pan vu d’avion (Véronique Albert Philippe Berger son, Olivier Irthum lumière ) et Reconstitution (Garance Dor, Valentina Fago et Brice Beaugier), où la dissémination d’un corpus peut s’avérer vertigineuse.
Et puis, comme une extension de cadre, le fil du Cours des Choses, une revue de presse décalée par Jean-Marc Adolphe, rédacteur en chef indiscipliné de la revue Mouvement ; et la dégustation légère des Mots et Mets, imaginée par Agnès Gorchkoff, artiste des lignes. Enfin, une œuvre de la collection du FRAC Lorraine, Odds for tonight de Zilla Leutenegger, se déplie silencieusement dans la salle noire. »
Véronique Albert.
PAN VU D’AVION
Véronique Albert artiste de danse + Philippe Berger son + Olivier Irthurm lumière
Entre le réel et l’artifice j’ai crée un agencement ou les évènements, les actions s’exposent dans une construction instable. Ce mouvement se traduit par la métamorphose, l’artifice, le vraisemblable, le temps suspendu, quelques retournements, la relativité des choses et la résistance…. Sur un sol travaillé à l’horizontale des objets changent de nature ou forment de simples indices de passage, comme une traversée des frontières, les vestiges d’un ordre oublié. Sur cette plateforme tactile s’engage une expérience de corps multiple, sous ce corps la puissance de destruction de notre époque contemporaine. Comment notre corps arrive par sa plasticité à empêcher son enfermement. En créant ce dispositif qui dérive de la performance je tente de rejouer la question autrement.
Dans cette pièce atmosphérique, les jeux ne sont pas faits.
RECONSTITUTION
Une proposition de Garance Dor + Valentina Fago + Brice Beaugier
C’est une pièce de retrouvaille. Celles de la mémoire et de l’amitié.
C’est une performance qui se demande comment on refait une performance et questionne la théâtralité. Comment on réactualise, comment on reprise l’endroit du réel, son lieu et son exagération. C’est à partir de France Gall, Lacan, Jeannot Lapin et Roland Barthes. Dans la performance nous avons inclus des » Events ». Comme une mise en abîme ? Des poupées russes plutôt.
Plusieurs niveaux de temporalité se croisent. Il y a eu une performance en mars 2010 à Vanves, il y a eu le skite, il y a nos expériences d’il y a 10 ans. Mais surtout, la question c’est comment être dans la mémoire et dans le vivant, pas dans le mémorial. Etre au présent traversant des matériaux du passé, avec des armes différentes, celles du théâtre et celles de la performance.
A trois.