La cuisine française bientôt au patrimoine mondial ?
Nicolas Sarkozy a annoncé samedi que la France allait faire acte de candidature auprès de l'Unesco pour être le premier pays à voir sa gastronomie inscrite au "patrimoine mondial"
"Nous avons la meilleure gastronomie du monde, enfin, de notre point de vue! Nous voulons que cela soit reconnu au patrimoine mondial", a déclaré le président français lors de l'inauguration du Salon de l'agriculture, à Paris.
"J'ai pris l'initiative que la France soit le premier pays à déposer en 2009 une candidature auprès de l'Unesco pour permettre la reconnaissance de notre patrimoine gastronomique au patrimoine mondial", a-t-il ajouté.
"L'agriculture et les métiers qui la façonnent sont à l'origine de la diversité gastronomique de notre pays", a souligné le chef de l'Etat devant un parterre de représentants du monde agricole réunis Porte de Versailles.
Dans un communiqué, Jack Lang s'est félicité de l'annonce présidentielle, précisant qu'il avait entrepris lui-même une démarche en ce sens auprès de Nicolas Sarkozy à la demande de l'Institut européen d'histoire des cultures de l'alimentation (IEHCA).
"Avec de nombreux gastronomes et chefs réputés, nous nous battons pour que la création culinaire figure au rang des chefs d'oeuvre qui méritent protection", souligne l'ancien ministre socialiste de la Culture.
Classer la gastronomie française est une bonne idée mais attention à ne pas la figer dans le passé, a toutefois mis en garde le chef Marc Veyrat.
Deux fois récompensé par trois étoiles au Guide Michelin, passionné d'herbes aromatiques, il plaide pour une gastronomie future plus respectueuse de l'environnement.
"Il faut que la gastronomie vive. Elle a un avenir extraordinaire, surtout à travers la nature, l'environnement et les produits biologiques", a-t-il expliqué sur France Info.
"La gastronomie, elle parle d'une seule voix: une nature plus belle, un environnement plus beau. Ça aussi ça peut être au patrimoine de l'Unesco. Les produits naturels sont aussi les défenseurs de la gastronomie", a-t-il estimé.
Emmanuel Jarry et Laure Bretton
Reuters