Je reviens de Relizane où j’assumais pour le compte de la m@ison une mission de formation des animateurs des télécentres d’Algérie. La commande de la GIZ qui nous a confiée la mission était explicite: aider les animateurs à construire des projets où l’implication des habitants était le critère premier.
Il y a encore quelques années, les formations aux outils du numérique se focalisaient sur la découverte et la maîtrise des logiciels, des nouveautés technologiques, de la publication web. L’attente des participants de l’atelier de Relizane, animateurs et responsables, était de s’approprier les clés de lecture permettant de mettre l’homme au cœur des projets numériques. Avec Christian, qui encadrait avec moi cet atelier, nous nous sommes efforcés de répondre à cette attente. Comment? En faisant état de nombre de nos projets, et en nous attachant dans la conduite de cette formation à systématiquement remettre au centre l’attente des participants. Pour ce faire, nous n’avons pas hésité à bousculer le programme établi sans jamais perdre de vue les objectifs que nous nous étions fixés et que nous avons atteint.
Nous n’avions pas le droit de nous écarter de ce chemin. Les télécentres d’Algérie, bien que rattachés au ministère de la formation professionnelle et implantés plutôt en milieu rural, ont pour objectif de s’adresser et sensibiliser plus particulièrement les personnes exclues des TIC. Le mode d’encadrement de l’atelier nous a permis de mettre en cohérence notre démarche du « faire avec les gens » et notre façon de conduire la formation. Pour nous, il n’y avait pas meilleure démonstration à faire sachant que nous étions dans un environnement où ne maîtrisions ni la langue, ni la culture ni tous les enjeux liés au développement de la société Algérienne.
Placer l’humain au cœur de la formation ce fut également le bonheur d’entendre et de partager, même à minima, l’environnement quotidien des animateurs des télécentres: qui de nous montrer les richesses naturelles de la Région de Djanet, qui de nous faire découvrir l’activité du télécentre pour ne pas faire tomber dans l’oubli des savoir faire en matière de tissage des nomades berbères … Ce qui fait l’atout de ces animateurs , qui sont tous informaticiens de formation, c’est qu’ils ont au cœur leur pays, leur région et ses habitants. Il n’y a pas meilleur point de départ de tous projets numériques.