13 salariés de l’ETUSA en grève de la faim : 13 années à attendre des indemnitésTreize travailleurs de l’Entreprise des transports urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) observent depuis la soirée du dimanche 2 octobre une grève de la faim illimitée devant le siège de la centrale syndicale UGTA, dans le quartier du 1er mai d’Alger.
Ces grévistes accusent leur employeur de ne pas « respecter des procédures légales » en matière d’indemnisation des licenciements dans le cadre d’une compression d’effectif opérée en 1998 pour des raisons économiques.
Les grévistes réclament ainsi des indemnités liées à la compression d’une partie du personnel pour des raisons involontaires.
« En raison d’un surplus d’effectifs, l’entreprise avait procédé en 1998 à la compression de plusieurs dizaines de travailleurs. Réintégrés en 2007, ils n’ont pas été indemnisés jusqu’à présent. Nous demandons la régularisation de la situation financière de travailleurs qui perdure depuis 13 ans. Nous réclamons seulement notre droit », affirme à DNA Mohamed Kheroubi, représentant des travailleurs.
En novembre 2007, l’administration de la société publique a adressé une correspondance au PDG de la Caisse national d’assurance chômage (CNAC), dans laquelle elle reconnaissait que les travailleurs licenciés durant cette période n’ont pas été indemnisés, précise M. Kheroubi.
Deux années plus tard, c’est autour du ministère du Travail d’émettre une autre correspondance dans laquelle il reconnait que l’entreprise « n’a respecté aucun article du décret exécutif de 94-09 et celui de 94-11 concernant la compression des effectifs pour des raisons involontaires et les modalités d’application des mesures d’indemnisation », explique ce syndicaliste.
En dépit de ces « reconnaissances », l’entreprise a foulé au pied « des procédures légales ».
Plus d’une centaine d’employés partagent la même galère et demandent que la période de compression soit calculée dans leur retraite.
Dans la matinée de ce mardi 4 octobre, la police a tenté de déloger les grévistes qui campent devant siège de l’UGTA. « Ils veulent nous faire sortir de force malgré l’absence d’un mandat émis par le procureur de la république », dénonce ce syndicaliste.
La veille, deux grévistes, pris d’un malaise, ont été évacués à l’hôpital Mustapha. « Nous comptons y rester jusqu’à la satisfaction de nos doléances », conclut M. Kheroubi.