Blood Orange
Coastal Grooves [Domino]
Août 2011
Blood Orange ne semble d'abord être qu'une énième nouveauté musicale câlinant l'éclat semi-robotique des eighties. Ce n'est pas faux, mais soyez surpris : l'artiste en question n'est autre que Dev Hynes. Oui, un black jeune et stylé qui faisait de la pop jolie/gentille/gonflante ; vous connaissez Lightspeed Champion ? L'idée, c'est que son nouveau projet n'a rien à voir. Si Blood Orange flirte méchamment avec la tendance actuelle, qui croque les semelles de tout ce qui semble à la fois new wave et aquatique, on peut s'étonner de la persistante sérénité de ces dix titres. Coastal Grooves est un album plaisant et constant. Très constant. Outre quelques solos originaux proprement reproduits au clavier, on se contente du règne parcimonieux d'une basse et d'une batterie. Les tubes semblent assez évidents, à commencer par Sutphin Boulevard, mais l'on se demande si la pertinence des refrains, objectivement mollassons, n'est pas que le coutrecoup d'un ensemble finalement peu enthousiaste. Ce minimalisme est sûrement voulu : Dev Hynes le gère avec habileté, et ce malgré l'aspect prévisible des compositions. L'élégance simpliste de cet album vous convaincra sans trop de peine. Le minimalisme a ses faiblesses, mais l'horizon qu'est Coastal Grooves laisse place à de beaux espoirs.