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Yaoundé : Controverse autour de la distribution des moustiquaires
Publié le 04 octobre 2011 par 237online @237online
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Couacs et plaintes se font entendre aussi bien chez les bénéficiaires que chez les équipes chargées de cette opération sur certains sites.
Une quarantaine de personnes a investi la cour du domicile du petit-fils du chef de quartier Mvan nord à Yaoundé ce lundi 3 octobre. Assis sur des bancs ou à même le sol, elles attendent d'entrer en possession de leurs moustiquaires imprégnées de longue durée d'action (Milda). Il est 11h30, et la fatigue se lit sur les visages, ce d'autant plus que plusieurs d'entre elles sont là depuis 5h30 du matin. Certains piquent un petit somme, en attendant l'ouverture des portes.
Aucun membre de l'équipe chargée de la distribution des Milda n'est visible sur le site. «Je suis là depuis jeudi. Et je n'ai toujours pas pu avoir mes moustiquaires»,
lance Mireille, un bébé de deux semaines entre les bras. Comme elle, plusieurs autres personnes écument les lieux depuis jeudi 29 septembre dernier, date arrêtée par le gouverneur du Centre pour la distribution des Milda dans la région.
Elles dénoncent aussi des actes de corruption, de tribalisme et de discrimination. «Ici, on ne distribue qu'aux membres de la famille du chef, ou aux personnes parlant ewondo», lancent plusieurs femmes d'une seule voix. «Certaines personnes donnent 500 Fcfa aux membres de l'équipe pour avoir rapidement leurs moustiquaires. Alors que nous, nous attendons dans les rangs, parfois sous le soleil et sous la pluie», renchérit Alvine Agagoum, appuyée par plusieurs autres femmes. «Le problème ici, c'est qu'on se retrouve avec une pléthorique de personnes. Il y en a qui ont été dénombrées et ont leur reçu, certains disent avoir perdu leur coupon et d'autres n'ont pas été dénombrés. Et comme tout le monde veut être servi au même moment, ça fait des mécontents. En plus, certains ne devraient pas être ici mais dans leur site de distribution. Pour éviter les frustrations, nous avons pris sur nous de déduire le nombre de moustiquaires chez certaines personnes pour en donner à d'autres», affirme Thierry Mani, petit-fils du chef de quartier. L'on apprend de ce dernier, que 2.700 personnes ont été dénombrées, et 1.600 Milda distribuées depuis la semaine dernière.
Ce sont les mêmes plaintes qui se font également entendre au centre médical d'arrondissement (Cma) de Mendong, sis au lieu-dit «Montée jouvence» à Biyem-Assi.
Fraudes
A la différence qu'ici, l'équipe chargée de la distribution des Milda impute aussi bien les difficultés rencontrées aux agents de dénombrement qu'aux bénéficiaires. «Notre principale difficulté est liée au fait que le dénombrement n'a pas été correctement fait, car on ne retrouve pas le code de ménage sur certains vouchers. Quand le code est mal rempli ou inexistant, nous avons d'énormes difficultés à retrouver les noms dans le registre», renseigne un homme présenté comme le superviseur régional de cette opération. «Certaines personnes sont aussi coupables de fraudes, dans la mesure où lorsqu'on prend les tickets, on se rend compte qu'elles ont falsifié le nombre de personnes par ménage et le nombre de Milda à distribuer», confie un autre membre de l'équipe. A notre arrivée sur le site vers 12h30, une trentaine de personnes attendaient sur le perron du centre.
«Les moustiquaires ont finies. J'attends donc la prochaine livraison», confiait une femme un peu plus tôt. Quelques minutes après, un taxi fera son entrée, avec à son bord 4 ballots de moustiquaires, chaque ballot contenant 50 Milda, apprend-on. C'est avec le sourire aux lèvres que Bernadette, son bébé dans le dos, est finalement repartie avec ses 5 Milda, après toute près de 5h d'attente.
A la chefferie traditionnelle de Bilick à Emana, c'est le calme plat. «L'équipe chargée de distribuer les Milda n'est pas venue aujourd'hui (hier, Ndlr). Ils ont dit que le dernier jour de distribution est prévu pour mercredi prochain (demain)», renseigne l'un des agents d'Elecam rencontré sur le site. Selon le planning arrêté, la distribution ne devrait pas excéder une semaine, comme l'indiquait le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda. Mais, du fait du retard pris dans le calendrier, ce délai sera-t-il respecté ?
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